Beaucoup de joggeurs se plaignent de maux de dos chroniques. Afin de comprendre pourquoi, des chercheurs américains ont attentivement observé des coureurs en pleine action. Comme ils le rapportent dans le Journal of Biomechanics de janvier 2018, ils se sont intéressés aux muscles dits « profonds », qui sont proches des articulations et assurent le maintien du squelette. Ils sont appelés ainsi par opposition aux muscles superficiels, bien visibles sous la peau et qui assurent les fonctions motrices du corps, à l’instar du muscle droit de l’abdomen ou grand droit. Or les coureurs se concentrent souvent sur leurs abdominaux les plus superficiels, mais pas assez sur leur dos.

Grâce à des techniques de détection du mouvement et des plateformes de mesure de la force, les chercheurs ont élaboré les modèles informatiques du corps de huit sujets. En activant ou désactivant certains groupes musculaires, ils ont ensuite observé comment était compensée une faiblesse de certains muscles profonds comme le transversaire épineux ou multifide, le carré des lombes, le psoas et les muscles érecteurs du rachis. Et ils ont ainsi constaté que lorsque les muscles superficiels sont sur-sollicités, la charge pesant sur les vertèbres lombaires peut augmenter de 20 %, une cause possible de blessures et de douleurs chroniques.

Chez les sportifs, la musculature profonde – moins facilement accessible, moins visible – est souvent affaiblie. Que faire, alors ? Accroître les muscles stabilisateurs grâce à des positions tenues sur des surfaces instables, comme sur la photo.