Tétraplégique depuis six ans suite à un accident, Ian Burkarht vient de réussir pour la première fois à bouger ses doigts... grâce à la pensée. C’est ce que rapporte la revue Nature dans son dernier numéro
Pour arriver à cette prouesse, une équipe du Feinstein Institute for Medical Research, dans l’État de New York, lui a implanté des microélectrodes dans le cortex moteur – la zone du cerveau qui contrôle le mouvement. Relié à un ordinateur, ce dispositif alimente un algorithme d’apprentissage artificiel chargé de reconnaître les signaux émis lorsque Ian pense à effectuer un mouvement de la main. L’activité neuronale est ensuite convertie en courant électrique qui va activer des électrodes accrochées sur son bras afin de stimuler ses muscles.

© Nature Video
Le dispositif permet une précision inégalée à ce jour puisque c’est la première fois qu’un patient tétraplégique parvient à bouger ses doigts indépendamment les uns des autres. Bien qu’imparfaits, les mouvements autorisés lui permettent de manipuler de petits objets ou d'appuyer sur les touches d’une Guitar Hero.
L’interprétation de la pensée d’une personne qui n’a pas effectué de gestes depuis plusieurs années rend cette nouvelle approche particulièrement difficile. Le rôle de l’intelligence artificielle dans le processus est donc crucial. Il a ainsi fallu 15 mois de travail collaboratif entre le patient et la machine pour réaliser cet exploit. Le Dr Ali Rezai, membre de l’équipe de recherche, espère répandre cette technique : « Pour la suite, nous voulons rendre ces dispositifs accessibles pour que le patient puisse les utiliser chez lui et qu’il devienne plus indépendant. »