Le 28 avril, une fusée russe Soyouz 2.1a envoyait dans l’espace trois satellites scientifiques. Jusque-là, rien d’étonnant. Et pourtant, ce vol marque un tournant dans l’histoire spatiale du pays. C’est en effet le premier engin à décoller du nouveau cosmodrome Vostochny situé en Sibérie, et donc… en Russie : du jamais vu depuis la fin de l’Union soviétique.

Autonomie spatiale

Depuis 25 ans, en effet, la plupart des fusées russes décollent du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Un site stratégique puisqu’il s’agit aujourd’hui du seul pas de tir capable d’envoyer des hommes dans l’espace, notamment vers la Station spatiale internationale. Pour pouvoir utiliser le site de Baïkonour, la Russie doit d’ailleurs verser chaque année au Kazakhstan quelque 115 millions de dollars pour la location du terrain, mais aussi en compensation de la pollution engendrée par les combustibles.

En s’installant en Sibérie, la Russie compte ainsi faire quelques économies, mais aussi – et surtout – retrouver son autonomie spatiale. Situé à l’extrême est du pays, le site de Vostochny – qui est à l’origine une ancienne base de lancement de missiles – permettra également de limiter les risques pour les populations puisque, en cas d’accident, les débris retomberont en mer.
À quand un vol habité depuis ce nouveau site ? Pas avant 2023, estiment les experts les plus optimistes. Autant dire que le cosmodrome de Baïkonour a encore de beaux jours devant lui. La Russie a d'ailleurs prolongé son bail au Kazakhstan jusqu’en 2050.