De pistes prometteuses s’ouvrent dans la lutte contre le virus Zika (ZIKV). Des chercheurs de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) à Rockville (États-Unis), en collaboration avec le groupe Walter Reed, l’Institut Butantan de São Paulo (Brésil) et la société pharmaceutique Sanofi Pasteur à Swiftwater (États-Unis), ont testé sur des singes rhésus trois nouveaux types de vaccins qui s’avèrent particulièrement efficaces. Les résultats de l’étude ont été publiés le 4 août dans la revue Science.
Transmise par un moustique, l’infection a été considérée, un moment, comme bénigne. Mais elle peut entraîner des troubles neurologiques importants comme le syndrome de Guillain-Barré, ainsi que des microcéphalies et des retards de croissance chez les bébés dont la mère a été infectée au cours de la grossesse. Comme pour la dengue et le Chikungunya transmis par le même vecteur, il n’existe encore aucun vaccin pour la prévenir et stopper la propagation du virus.
Alors que l’épidémie ne cesse de s’étendre, en particulier en Amérique latine, l’institut Pasteur et le CNRS, associés à des chercheurs britanniques, autrichiens et thaïlandais, ont découvert en juin des anticorps communs à la dengue et à Zika, virus appartenant à la même famille, les Flaviridae, et pouvant conduire à un vaccin.

Des résultats encourageants

Dans le cas présent, l’équipe avait déjà testé chez la souris, des vaccins à ADN fabriqués par génie génétique, et un vaccin inactivé purifié (IPV) avec de bons résultats, mais jamais encore chez le singe qui reste le modèle le plus proche de l’Homme.
Seize singes rhésus, dont huit « témoins » ayant reçu des vaccins factices, ont fait l’objet de ces tests. Deux semaines après la vaccination, les sujets ont développé des anticorps contre le virus Zika. Exposés ensuite au virus, les animaux vaccinés ont été complètement protégés. Les chercheurs ont également testé un vaccin à ADN et un vaccin à adénovirus (Ad). Ces deux vaccins ont aussi provoqué des réponses immunitaires et préservé les singes de l’infection dès la première vaccination. Pour ces trois types d’essais, aucun effet indésirable n’a été signalé.
Face à ces résultats, l’espoir d’une solution rapide pour lutter contre le virus semble donc permis. En outre, les chercheurs espèrent pouvoir commencer des essais cliniques de phase 1 pour évaluer l’innocuité et la tolérance du vaccin chez l’Homme, dès début 2017.