Cancer : + 60 % de cas dans le monde au cours des 20 prochaines années
Publié le - par le blob avec l’AFP
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Dans son nouveau rapport annuel, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) souligne que si les tendances actuelles se poursuivent, le monde connaîtra globalement une augmentation de 60 % des cas de cancer au cours des deux prochaines décennies. En raison de l’insuffisance des ressources consacrées à la prévention, cette hausse des cas de cancer atteindra même 81 % d’ici à 2040 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, indique aussi cette agence spécialisée des Nations unies.
En 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a enregistré 18,1 millions de nouveaux cas de cancer dans le monde et l’organisation s’attend à ce que le chiffre atteigne d’ici à 2040 une fourchette allant de 29 à 37 millions.
C’est dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, qui enregistrent actuellement les plus faibles taux de survie, que le nombre de nouveaux cas augmentera le plus fortement (+81 % selon les estimations). Selon l’OMS, cela s’explique en grande partie par le fait que ces pays ont dû consacrer des ressources sanitaires limitées à la lutte contre les maladies infectieuses et à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, et que les services de santé ne sont pas équipés pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers.
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« C’est un coup de semonce qui nous appelle tous à nous attaquer aux inégalités inacceptables qui existent entre pays riches et pays pauvres concernant les services de lutte contre le cancer », a souligné le Dr Ren Minghui, sous-directeur général de l’OMS, cité dans un communiqué du 4 février 2020. « Lorsque les individus ont accès aux soins primaires et aux systèmes d’orientation, il est possible de détecter le cancer à un stade précoce, de le traiter efficacement et de le guérir », a-t-il ajouté.
L’OMS présente un éventail d’interventions permettant de prévenir les nouveaux cas de cancer, comme la lutte contre le tabagisme (responsable de 25 % des décès par cancer), la vaccination contre l’hépatite B pour prévenir le cancer du foie, l’élimination du cancer du col de l’utérus par la vaccination contre le papillomavirus humain.
« Si nous mobilisions les différentes parties prenantes pour qu’elles travaillent ensemble, nous pourrions sauver au moins 7 millions de vies au cours de la prochaine décennie », a affirmé le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans le communiqué.
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Le rapport montre que la recherche a permis de faire reculer le nombre de décès dus au cancer, mais que ce recul a été plus marqué dans les pays riches.
« Les pays à revenus élevés ont adopté des programmes de prévention, de diagnostic précoce et de dépistage qui, associés à des traitements améliorés, ont contribué à réduire le taux de mortalité prématurée de 20%, selon les estimations, entre 2000 et 2015. Dans les pays à faible revenu, la réduction n'a été que de 5% », a ainsi indiqué la directrice du Centre international de recherche sur le cancer, Elisabete Weiderpass.