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Couverture du rapport de l’Inca, juillet 2019

L’incidence, c’est-à-dire le risque de développer un cancer, a augmenté de 6 % chez l’homme, mais de 45 % pour la femme entre 1990 et 2018 – tiré par l’augmentation significative du cancer du poumon et à un moindre degré, du cancer du sein. C’est un des résultats les plus frappants du bilan 2019 de l’Institut national du cancer (Inca). 

Intitulé Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018, ce rapport a été rédigé au terme d’une révision majeure de la méthodologie utilisée jusqu’à présent, ce qui permet de dresser un tableau plus complet de la situation. C’est ainsi la première fois que l’incidence peut être évaluée pour 74 localisations de cancers – contre 34 auparavant. 

En 2018, on estime à 382 000 le nombre de nouveaux cas de cancers (54 % chez l’homme, 46 % chez la femme) et à 157 400, le nombre de décès par cancer (57 % chez l’homme, 43 % chez la femme). 

Prostate, sein et poumon en têteAvec quelque 50 430 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate reste de loin le plus fréquent chez l’homme, devant le cancer du poumon et le cancer colorectal. Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête (58 459 cas estimés en 2018), devant les cancers colorectal et du poumon. En termes de mortalité, le cancer du poumon occupe le premier rang chez l’homme (22 761 décès en 2018), devant le cancer colorectal et le cancer de la prostate ; le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme (12 146 décès), suivi des cancers du poumon et colorectal. 

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Évolution des taux d’incidence du cancer du poumon par type, selon le sexe, entre 1990 et 2018 en France métropolitaine © Francim/Inca

Tous cancers confondus, la mortalité a quant à elle baissé, davantage chez l’homme (-1,8 % par an) que chez la femme (-0,8 % par an). Diagnostics précoces et avancées thérapeutiques ont heureusement fait reculer la mortalité de certains cancers, y compris les plus fréquents : cancer du sein, cancer colorectal, cancer de la prostate, col de l’utérus. 

Des risques à identifier 

Les facteurs « évitables » que sont les consommations excessives d’alcool et de tabac, une mauvaise hygiène alimentaire et la prévalence croissante de l’obésité ou de l’hypertension artérielle, contribuent à expliquer l’augmentation des cancers du poumon – très significative chez la femme – du pancréas, du foie et du rein. Lié aux expositions aux rayonnements ultraviolets (UV) naturels et artificiels, le mélanome cutané progresse également. 

Cela étant, à côté de ces facteurs de risque repérés, il en existe d’autres qui ne sont pas encore identifiés, parmi lesquels probablement des facteurs génétiques, environnementaux ou liés aux modes de vie : travail de nuit, vie reproductive, perturbateurs endocriniens, expositions professionnelles…