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Un bout de péroné humain vieux de 450 000 ans retrouvé dans la grotte de Tautavel (Pyrénées-Atlantiques) présenté le 17 mars 2021 près du site de découverte © AFP Raymond Roig

Un bout d’ossement « très rare » vieux de 450 000 ans, trouvé dans la grotte de Tautavel (Pyrénées-Orientales), a été identifié comme appartenant à un être humain, a-t-on appris mercredi auprès du centre de recherche de ce célèbre site préhistorique. Il s’agit d’un bout de péroné d’un peu moins de six centimètres de longueur, trouvé il y a 18 ans, a précisé l’archéologue Christian Perrenoud, responsable des recherches sur ce site fouillé de manière systématique depuis 1964.

 « il est très rare de trouver des ossements humains de cette époque, notamment parce que les hommes ayant vécu il y a plus de 100 000 ans n’enterraient pas leurs morts », explique-t-il. En outre, il est difficile de savoir si un bout aussi petit que ce morceau de péroné appartient à un être humain. « Quand vous avez un morceau qui fait 40 centimètres, vous allez tout de suite vous dire » qu’il a probablement appartenu à un humain. « Mais quand vous avez un petit morceau qui fait quelques centimètres, sachant qu’il y a 122 espèces fossiles décrites dans la grotte, on fait très attention avant d’affirmer que ça vient de l’homme ».

C’est une des raisons pour lesquelles « on a mis 18 ans » à l’identifier : « Il faut le vérifier, bien voir que ça vient de l’homme et pas d’un autre animal ». Cette vérification se fait notamment par différentes comparaisons avec le squelette de l’homme actuel, qui ressemble encore malgré tout à ses lointains ancêtres, mais aussi avec d’autres ossements déjà identifiés comme étant humains. « En l’occurrence, il s’agit d’un fragment de péroné. On en a d’autres dans le site avec lesquels on a pu le comparer. On a même un autre morceau qui pourrait appartenir au même individu », a-t-il précisé. En revanche, aucune recherche d’ADN n’est possible sur des fossiles si anciens.

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Des archéologues bénévoles fouillent la grotte de Tautavel (Pyrénées-Orientales), le 28 juillet 2015 © AFP/Archives Raymond Roig

« Nous ne sommes pas encore capables d’aller au-delà de 80 000 ans maximum avec l’ADN, même s’il y a des exemples en Espagne où l’on a réussi à aller un peu plus loin », a-t-il ajouté. La Caune de l’Arago, ou grotte de Tautavel, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Perpignan, a déjà livré un très grand nombre de fossiles qui ont permis de reconstituer l’évolution des faunes, des flores, des paysages et des climats méditerranéens d’il y a 100 000 à 700 000 ans.