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La lave en fusion s'écoule d'une fissure sur la péninsule de Reykjanes, au nord de la ville de Grindavik, dans l'ouest de l'Islande, le 16 mars 2024 © AFP/Archives Ael Kermarec

Une nouvelle éruption volcanique s’est déclenchée mercredi sur la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest de l’Islande, a annoncé l’office météorologique islandais (IMO), peu après l’évacuation par les autorités de la ville voisine de Grindavik.

« Une éruption a commencé près de Sundhnúksgígar, au nord de Grindavík », a indiqué l’institut dans un communiqué, trois semaines après la fin d’une éruption précédente qui durait depuis le 16 mars.

« Le panache volcanique a atteint une altitude d’environ 3,5 kilomètres au début de l’éruption » et « la longueur de la faille a été estimée à plus d’un kilomètre », a écrit l’IMO sur son site. 

Un énorme nuage de fumée blanche se détachait dans le ciel bleu, et la lave orange incandescente jaillissait abondamment du sol.

Selon le volcanologue Benedikt Ofeigsson, interrogé par la chaîne publique islandaise RUV, la faille s’est élargie et mesurait plus de 2,5 kilomètres de long une heure après le début de l’éruption.

Il s’agit de la cinquième éruption dans la région depuis décembre. L’IMO avait signalé une « activité sismique intense » avant l’éruption mercredi.

L’aéroport de Keflavik, le plus grand d’Islande, reste ouvert et « fonctionne de manière habituelle », a indiqué l’opérateur des aéroports islandais ISAVIA sur son site.

La protection civile a néanmoins annoncé l’état d’urgence dans le pays.

400 secousses 

Les éruptions dans la même zone en décembre, janvier, février et mars avaient entraîné dès novembre l’évacuation des près de 4 000 habitants de la petite ville portuaire de Grindavík, touchée par la lave.

Quelques rares irréductibles étaient retournés vivre chez eux dans les quartiers les moins à risque, mais l’écrasante majorité des habitants avaient fait leurs valises et vendu leur propriété à l’État.

Dans les jours précédant l’éruption mercredi, environ 20 millions de mètres cubes de magma s’étaient accumulés dans la chambre magmatique sous Svartsengi.

Ce lieu abrite une centrale géothermique qui alimente en électricité et en eau chaude 30 000 personnes sur la péninsule de Reykjanes.   

Elle fonctionne, par mesure de précaution, largement à distance depuis la première éruption dans la région en décembre. Des digues de terre ont été érigées autour de la centrale pour la protéger.

Les populaires bains géothermiques du Lagon Bleu, attraction touristique majeure du pays, ont aussi évacué toutes leurs installations mercredi, quelques heures avant le début de l’éruption. 

Lundi, l’IMO avait annoncé qu’environ 400 tremblements de terre avaient été mesurés au cours des sept derniers jours près de la rangée de cratères de Sundhnúksgígar.

L’Islande abrite 33 systèmes volcaniques actifs, soit le nombre le plus élevé d’Europe. Elle est située sur la dorsale médio-atlantique, une faille dans le plancher océanique qui sépare les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine et provoque séismes et éruptions.

L’activité enregistrée depuis 2021 dans cette péninsule de Reykjanes témoigne du réveil, après 800 ans, d’une longue faille permettant la remontée du magma, s’accordent à dire les volcanologues.