D'un côté, des centaines de milliers de futurs étudiants rivés au site de Parcoursup, de l'autre, une trentaine d'agents à pied d'œuvre pour gérer les millions de vœux post-bac, dans un lieu confidentiel près de Toulouse.

Image légendée
1- La ministre française de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau (g) visite les locaux de Parcoursup à Toulouse, le 12 juin 2023 © AFP Lionel Bonaventure

A l'extérieur, rien n'indique le siège de la plateforme d'admission à l'université, en BTS ou en classe préparatoire, qui concentre l'attention de tant de lycéens stressés par leurs études après le baccalauréat et celle de leurs parents. 

Pour la visite de la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, quelques motos de gendarmes trahissent néanmoins l'importance du lieu, ainsi qu'une petite étiquette « Parcoursup » sur la sonnette.

Protection des données

« C'est un enjeu de sécurité globalement, pour sécuriser le travail des agents, ils ont besoin de sérénité dans leur travail », explique Jérôme Teillard, chef de projet de Parcoursup pour le ministère de l'Enseignement supérieur, ajoutant qu'il s'agit aussi de préserver les données renseignées par les candidats : leur identité et celle de leurs parents, leurs coordonnées, notes, formations visées... 

« On gère quand même des millions de données personnelles, donc il faut qu'elles soient protégées », indique Sonia Bonnafé, directrice du service à compétence nationale Parcoursup. Dans un petit bureau qu'elle qualifie de « stratégique », quatre salariés sont chargés d'éviter d'éventuelles attaques informatiques. 

Ce n'est toutefois pas là qu'on retrouve les fameux algorithmes d'aide à la sélection des élèves, puisque Parcoursup ne s'occupe pas de cette partie des admissions, gérée directement par les établissements. La plateforme est plutôt « un messager » selon Mme Bonnafé, qui fait le lien entre les demandes des élèves et les décisions des universités et écoles.

Dans un autre bureau, Serge Richard, directeur informatique de la plateforme, gère avec ses équipes le fonctionnement de l'interface. Il a vu évoluer le système des admissions post-bac, car il a travaillé au début des années 2000 sur la plateforme Admission Prépas, devenue ensuite Admissions Post Bac (APB) puis Parcoursup en 2018.

« Au départ on n'avait que 700 formations et 2 000 candidats, ce n'était pas la même échelle », sourit-il, alors que 917 000 lycéens ou étudiants en réorientation ont formulé cette année 11,8 millions de vœux et sous-vœux, parmi les 21.000 formations reconnues par l'État.

Délai supplémentaire

L'équipe est ainsi passée « d'une dizaine à une trentaine de personnes, avec un peu plus de moyens », précise Serge Richard. « Je pense que c'est le tirage au sort (entre des candidats pour accéder à certaines licences, faute de places, NDLR) qui a mis fin à APB », souligne-t-il, estimant que le système actuel de sélection en fonction des dossiers est désormais « plus compréhensible pour tout le monde ».

Lundi, plus de 500 000 élèves avaient reçu au moins une proposition d'admission, selon le ministère de l'Éducation nationale. Pendant les épreuves du bac, un petit délai supplémentaire leur a été accordé pour y répondre : jusqu'au 15 juin pour les bacheliers généraux et technologiques et jusqu'au 16 juin pour les bacheliers professionnels.

Pour leur rappeler les dates, mais aussi aider un élève qui aurait changé d'avis ou oublié son mot de passe, une équipe dite de « fonctionnels » décroche le téléphone. « On ressent toujours un peu d'inquiétude », témoigne Bruno Maneau, chargé d'accompagnement, qui s'occupe en particulier des étudiants étrangers.

En cette période d'admission, ce sont d'ailleurs plus souvent des parents qui le contactent. « On essaie d'accélérer un peu les choses parce que c'est un processus qui peut être assez stressant, raconte-t-il. Entre s'installer à Strasbourg ou s'installer à Bayonne, ce n'est pas tout à fait la même chose ».