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Des ingénieurs américains ont annoncé le 30 octobre 2019 avoir réussi à charger une voiture électrique en 10 minutes © AFP/Archives Ezequiel BECERRA

Dix minutes de recharge électrique pour 320 kilomètres d’autonomie : c’est la réussite technologique, pour l’instant expérimentale, d’une équipe d’ingénieurs de l’université américaine de Penn State, qui espère qu’un jour elle permettra de résoudre un problème fondamental des véhicules électriques.

Pour arriver à faire avaler autant d’énergie à une batterie en un temps record, les chercheurs ont fait monter la température d’une batterie expérimentale à 60 °C pendant le temps de recharge, puis l’ont fait baisser au niveau ambiant pendant l’utilisation, selon leur étude publiée mercredi dans la revue Joule.

En faisant varier ainsi les températures, les chercheurs ont évité les types d’usures et de dégradations qui se produisent quand une batterie au lithium fonctionne à haute température. La durée de vie de la batterie serait même étendue. « La clé est de réussir un chauffage rapide, sinon la batterie reste à un niveau de température élevé trop longtemps, ce qui la dégrade fortement », explique le coauteur Chao-Yang Wang.

Passer à un niveau industriel prendra sans doute une décennie, estime Rick Sachleben, un chimiste retraité membre de l’American Chemical Society et qui n’a rien à voir avec l’étude publiée jeudi. Il faudra s’assurer que ces techniques de recharge extrêmement rapide sont stables, sûres et ne mènent pas à des explosions, étant donné la température et la quantité phénoménale d’énergie transférée.

« La recharge rapide est un Graal des véhicules électriques », dit le chimiste à l’AFP. « C’est l’une des choses indispensables pour concurrencer réellement le moteur à combustion interne ». Aujourd’hui, Tesla indique par exemple qu’il faut 30 minutes pour recharger ses voitures partiellement à ses bornes sur la route. Pour faire le plein, les voitures à essence restent imbattables.