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Décollage de la fusée de Blue Origin mardi 19 décembre 2023 dans l’ouest du Texas © Blue Origin/AFP Jose Romero

Une fusée New Shepard de Blue Origin a décollé mardi du Texas, un succès qui marque le retour dans l’espace de l’entreprise américaine fondée par le milliardaire Jeff Bezos, plus d’un an après un accident. Dix minutes après le décollage, la capsule de la mission NS-24 - sans passagers mais avec du matériel scientifique - s’est posée en douceur dans le désert de l’Ouest américain, selon une retransmission vidéo en direct.

Ce retour dans l’espace doit permettre de reprendre les opérations de tourisme spatial pour Blue Origin, qui a déjà emmené 31 riches curieux pour des voyages de quelques minutes au-dessus de l’ultime frontière, dont Jeff Bezos lui-même. « La demande pour les vols de New Shepard augmente encore, et nous espérons accélérer la fréquence de nos vols en 2024 », a déclaré Phil Joyce, vice-président de l’entreprise. La fusée a décollé avec succès dans l’ouest du Texas à 16h42 GMT. Le décollage, initialement prévu lundi, avait été décalé au lendemain « à cause d'un problème au niveau des systèmes au sol », avait déclaré Blue Origin sur X (anciennement Twitter).

Moins de 8 minutes après le décollage, son étage de propulsion, réutilisable, s’est posé sans encombre sur l’espace dédié, dans les plaines arides du sud des Etats-Unis. Environ deux minutes après, sa capsule s’est posée à l’aide de parachutes. Durée totale de la mission : 10 minutes et 13 secondes. 

A bord, aucun humain mais du matériel pour mener des expériences scientifiques pendant les quelques instants en micropesanteur: la capsule a volé jusqu’à 107 kilomètres au-dessus de la Terre, au-delà de la frontière avec l’espace (100 km). L’une des expériences visait par exemple à mieux comprendre comment l’eau et le gaz bougent dans un environnement sans gravité.

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Une fusée New Shepard de Blue Origin décolle du site de lancement de Van Horn, le 31 mars 2022 au Texas © AFP/Archives Patrick T. Fallon

L’accident survenu en septembre 2022 s’était soldé par le crash de l’étage de propulsion de la fusée. Celle-ci ne transportait alors aucun passager. Une enquête avait été ouverte par le régulateur américain de l’aviation (FAA), qui a conclu en septembre que l’accident avait été causé par « une température opérationnelle du moteur plus élevée que prévue ». La FAA avait demandé des changements à l’entreprise spatiale avant que les vols ne puissent reprendre. Ces « actions correctives » comportaient notamment la modification de la conception de certaines composantes du moteur. 

Le régulateur a confirmé à l’AFP avoir approuvé la licence de vol modifiée déposée par Blue Origin. La fusée New Shepard est composée d’un étage de propulsion et, à son sommet, de la capsule transportant sa cargaison ou les passagers. Lors de la mission nommée NS-23, le système d’éjection automatique de la capsule s’était déclenché et celle-ci était retombée au sol, ralentie par ses parachutes. L’étage principal avait été détruit en frappant le sol, au lieu d’atterrir de façon contrôlée pour être réutilisé, comme habituellement. Tous les débris étaient retombés dans la zone de sécurité désignée, avait noté la FAA en septembre. 

Blue Origin est en concurrence sur le créneau des vols courts de tourisme spatial avec Virgin Galactic, entreprise fondée par le milliardaire britannique Richard Branson et qui opère elle au Nouveau-Mexique. Elle a réalisé en août son premier vol commercial, non pas à l’aide d’une fusée verticale mais d’un énorme avion porteur, qui largue ensuite un vaisseau spatial. 

Quelques heures après le vol de Blue Origin, Virgin Galactic a annoncé que la fenêtre de lancement de sa prochaine mission avec quatre passagers s’ouvrirait le 26 janvier. Blue Origin développe également un lanceur lourd, nommé New Glenn, dont le premier vol est prévu pour 2024. Avec ses 98 mètres de haut, la fusée New Glenn doit pouvoir emporter jusqu’à 45 tonnes en orbite terrestre basse – une tout autre échelle que les vols suborbitaux de New Shepard.