Le décollage, à 23h20 heure de Paris, a été parfait. Le lanceur est monté rapidement dans le ciel du crépuscule guyanais et, quelques minutes plus tard, le satellite de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) se trouvait sur l’orbite prévue, à 320 km d’altitude. Après la séparation d’avec le dernier étage de Véga et le déploiement des panneaux solaires, Aeolus va pouvoir entamer sa mission.
La mission de ce satellite de 1366 kg est originale, puisqu’il va surveiller et mesurer en permanence la vitesse des vents depuis le niveau de la mer jusqu’à trente kilomètres d’altitude.
Pour collecter ces données, le satellite embarque un lidar, baptisé Aladin, qui mesure par effet doppler le déplacement des particules et des molécules dans les différentes strates de l'atmosphère, et ce grâce à l’utilisation d’un laser ultraviolet. La technique de mesure utilisée, qui a nécessité une très longue phase de mise au point, constitue une première qui doit être validée dans le cadre de cette mission.
Chaque semaine, Aeolus fera une centaine de fois le tour de notre planète. Les données récoltées pourront être utilisées par les agences météo pour améliorer leurs modèles de prévision du temps, ainsi que par les climatologues.
Depuis le lancement des premiers satellites météorologiques dans les années 60, la fiabilité des prévisions à 5 ou 6 jours s'est considérablement améliorée. Malgré tout, les observations actuellement disponibles ne permettent pas de caractériser pleinement le temps qu'il fait, en raison notamment du manque de données sur le vent en altitude.
Le vent a en effet été identifié par l'Organisation Météorologique Mondiale comme l'une des variables de l'atmosphère dont l'observation est le plus susceptible d'améliorer la prévision.
Ce manque de données sur le vent devrait désormais être comblé grâce au satellite Aeolus, conçu avant tout pour améliorer la prévision météorologique.