Alités pour la science
Depuis janvier, dix hommes – pourtant en bonne santé – restent au lit : ils participent à une étude destinée à prévenir les effets de l’apesanteur sur le corps humain.
Paloma Bertrand - Publié le
Les voyages dans l'espace n'ont rien d'une promenade de santé : les os, les muscles, le système cardiovasculaire et le système sensoriel sont affectés par l'apesanteur. Pour réduire ces effets sur l'organisme, l'Institut de médecine et de physiologie spatiale de Toulouse réalise depuis le mois de janvier une campagne d'alitement sur dix volontaires.
Âgés de 20 à 45 ans, ces hommes en bonne santé sont couchés sur des lits inclinés de six degrés, tête vers le bas. Cette position, avec les pieds légèrement surélevés, simule les effets de l’apesanteur en provoquant une redistribution du volume sanguin vers la partie supérieure du corps. Pendant deux mois, sans quitter leur lit, ces volontaires suivis par 16 équipes scientifiques européennes sont soumis à à une batterie de tests et à un programme d'exercices physiques assez similaire à celui des astronautes dans l'espace. L'objet de cette campagne est d'étudier les vertus d'un cocktail antioxydant et anti-inflammatoire composé d'extraits naturels de végétaux, ingéré plusieurs fois par jour sous forme de gélules. Pour cela, la moitié du groupe prend ce complément alimentaire tandis que l'autre moitié sert de groupe de contrôle. L’étude se déroule en deux campagnes de dix volontaires chacune, de janvier à avril puis de septembre à novembre.
Chaque campagne dure trois mois et se déroule en trois phases : 15 jours de pré-bed rest – campagne d'alitement – pour mesurer les paramètres physiologiques de base de chacun des volontaires, deux mois d’alitement au cours desquels ces paramètres sont à nouveau mesurés, 15 jours de post-bed rest pour étudier la récupération de chacun des volontaires. Le calvaire des dix premiers volontaires touche bientôt à sa fin...