C’est le 23 avril prochain, à la Seyne-sur-Mer (Var) que le petit sous-marin jaune sera officiellement baptisé. Son nom : HROV Ariane. Dernier-né des submersibles d’Ifremer, il est doué pour observer et surveiller les fonds marins, en particulier les zones difficiles d’accès. Sa conception innovante a demandé un peu plus de quatre ans de développement, avec à la clé plusieurs dizaines de brevets.

Compact et souple d'utilisation

Contrairement à ses prédécesseurs, le Nautile et le Victor 6000, il n’est pas adapté à la plongée en eaux très profondes. Mais il présente l’avantage d’être compact et léger. Sans pilote, à peine plus gros qu’une voiture de ville, il ne pèse que 1,7 tonne. Il peut être embarqué sur de petits navires océanographiques ou sur des bateaux ordinaires comme des chalutiers et son coût d’utilisation est donc beaucoup moins élevé.

HROV Ariane dispose d’une autonomie de 20 kWh en plongée, grâce à ses batteries lithium-ion. Il est aussi équipé d’un appareil photo, d’une caméra HD, de sonars et de deux bras capables de faire des prélèvements. Il peut descendre jusqu’à 2 500 mètres de profondeur, ce qui en fait un outil idéal pour cartographier et surveiller la biodiversité des zones côtières. Grâce à ces qualités, de nouvelles explorations jusqu’ici difficiles à réaliser deviennent possibles, notamment les missions proches du fond, dans des zones de falaises ou de canyons sous-marins.

Une conception innovante

Ce petit submersible est un engin hybride, c’est-à-dire qu’il peut être télécommandé depuis la surface par des opérateurs via son câble en fibre optique, les informations étant transmises en temps réel. Il peut aussi fonctionner de manière entièrement autonome, les transmissions s'effectuant par voie acoustique. En effet, les ondes électromagnétiques ne se propageant pas sous l’eau, il faut utiliser un modem acoustique. Une technologie innovante permet d’ajuster intelligemment la longueur de fibre entre le sous-marin et le navire.

Les premières plongées du HROV Ariane
© Ifremer
Cette année, HROV Ariane doit effectuer quatre campagnes d’essai en mer sur les navires océanographiques Le Suroît et L’Europe. Sa première campagne a démarré le 14 mars dernier. Elle est consacrée à l’exploration des coraux dans les grands canyons de la Méditerranée. Les appels d’offres pour les campagnes 2016 sont en cours.
Les fonds marins restent beaucoup moins bien connus que la surface de la Lune. HROV ne devrait donc éprouver aucune difficulté à remplir son agenda.