Columbus : l’Europe prend ses quartiers à bord de l’ISS
Le 7 février, la navette Atlantis a quitté le centre spatial Kennedy avec à son bord le très attendu laboratoire européen Columbus. Au cours de la mission – à laquelle participe le Français Léopold Eyharts –, le module a pu être fixé à la Station spatiale internationale (ISS). Une étape clé pour l'Europe spatiale.
AFP - Publié le
Columbus est en place
Mardi 12 février, les astronautes de la navette Atlantis et de la Station Spatiale Internationale (ISS) ont activé avec succès le laboratoire européen Columbus, amarré la veille à l'avant-poste orbital. « Il n'y a aucun problème jusqu'à présent, nous avons l'électricité, la lumière, le système informatique », a indiqué lors d'une conférence de presse Alan Thirkettle, responsable de l'ISS pour l'ESA, l'Agence spatiale européenne.
Le Français Léopold Eyharts avait été le premier en début de journée à ouvrir le sas de Columbus pour une première inspection. Les astronautes, munis de lunettes de protection et de masques chirurgicaux, sont ensuite retournés dans Columbus pour commencer à le rendre fonctionnel. Ces protections sont une précaution contre les particules et objets qui peuvent, en microgravité, flotter dans le laboratoire et blesser les astronautes. Une fois la ventilation activée, ces protections ne seront plus nécessaires.
Les astronautes ont aussi passé une grande partie de la journée à effectuer les branchements électriques, de climatisation, de conduites d'eau et informatiques de Columbus à l'ISS. Ils ont commencé à transférer des équipements et des fournitures dans le laboratoire européen. M. Eyharts, devenu l'un des trois membres de l'Expédition 16 de l'ISS où il remplace l'Américain Daniel Tani qui rentrera sur Terre avec Atlantis, restera six semaines dans l'ISS pour achever les opérations de mise en fonctionnement de Columbus.
Un laboratoire européen
L'intégration de Columbus à l'ISS, longtemps retardée, marque un pas important pour l'Europe de l'espace, devenue copropriétaire à part entière de l'avant-poste orbital avec les États-Unis et la Russie. Le Japon devrait suivre cette année avec son laboratoire Kibo. Les expérimentations en microgravité conduites dans l'ISS sont jugées essentielles pour préparer les futures missions habitées de longue durée sur la Lune et vers Mars et pourraient aussi déboucher sur de nouveaux produits et médicaments.
Par ailleurs, la Nasa a confirmé mardi que le spationaute allemand Hans Schlegel participerait bien à la deuxième sortie orbitale de la mission qui doit commencer mercredi à 14H35 GMT. Hans Schlegel, souffrant samedi, n'avait pu prendre part à la première excursion spatiale en compagnie de l'Américain Rex Walheim pour préparer l'amarrage de Columbus à l'ISS. Ce problème de santé avait retardé de 24 heures cette première sortie. Interrogé par la chaîne de télévision CBS mardi, Hans Schlegel a dit « qu'il se sentait vraiment très bien maintenant mais anxieux avant sa première sortie orbitale ». Refusant de dire de quoi il avait souffert, il a ajouté: « c'est tout ce que je dirai car les questions médicales sont privées ».
Il doit, avec Rex Walheim passer la nuit dans la chambre de décompression de l'ISS. Ainsi, les astronautes purgent l'azote de leur organisme avant de respirer l'oxygène pur de leur scaphandre spatial, évitant des malaises graves. Cette sortie sera consacrée au remplacement d'un réservoir d'azote de l'ISS.
Une troisième et dernière excursion orbitale aura lieu vendredi pour installer à l'extérieur de Columbus un observatoire solaire et un boîtier (EuTEF) contenant huit expérimentations requérant une exposition au vide de l'espace.