Transmis à l’Homme par les piqûres de moustiques, le virus du Nil occidental – du genre flavivirus – est à l’origine de problèmes neurologiques sévères ainsi que d'atteintes digestives et respiratoires pouvant entraîner la mort chez les sujets très jeunes ou âgés. Il n’existe actuellement pas de thérapie efficace pour lutter contre ce fléau ; la nature sporadique de la maladie rend la mise au point de vaccins particulièrement délicate. Mais à l’université de Yale, aux États-Unis, une équipe travaille sur une nouvelle approche thérapeutique dont les premiers résultats, sur des souris, sont particulièrement encourageants.

Voie nasale

La solution retenue par les auteurs pour la dispersion du traitement est originale. Au lieu de l’injecter, les auteurs de l’étude ont opté pour une technique d’instillation intranasale, plus simple et moins invasive.

Une petite séquence d’ARN interférent capable d’agir sur les flavivirus est empaquetée dans un transporteur dérivé du virus de la rage, et inoculé dans le nez des souris. Une fois dans la cavité nasale, le complexe peptide-ARN passe à travers les barrières naturelles de protection du cerveau et agit directement sur les cellules nerveuses infectées. L’activation généralisée du système immunitaire dans tout le corps permet de détruire le virus dans les différents organes infectés.

90 % de survie

Les auteurs montrent que les souris traitées présentent une diminution de la charge virale dans le cerveau, une réduction des neuropathies associées et une chance de survie s’élevant à 90 % quelques jours après l’infection. Le système immunitaire finit par détruire le virus et la souris développe une protection sur le long terme contre de futures infections par le virus du Nil.

Cette étude, parue dans Cell Host & Microbe, met en relief un nouveau mode de traitement et de prévention non invasif du virus du Nil occidental, permettant de créer une immunité contre le virus sur le long terme avec moins d'effets secondaires, et d’endiguer sa propagation.
Cette approche, pour le moment spécifique au virus du Nil occidental, pourrait être appliquée à d’autres infections par les moustiques telles que les encéphalites Saint-Louis et japonaise ainsi que le Zika. Reste, avant cela, à la tester chez les humains.