Le scénario du film Gravity pourrait devenir réalité. Depuis le lancement, en 1957, du premier satellite artificiel Spoutnik, le nombre de débris suffisamment gros pour endommager un vaisseau spatial ou un satellite ne cesse de se multiplier. Plus de 20 000 objets de plus de dix centimètres de diamètre – morceaux de fusées, satellites en fin de vie, outils perdus par des astronautes…– se trouvent en orbite autour de la Terre. Ils peuvent atteindre une vitesse de 28 000 kilomètres heure et, à cette vitesse, causer d'énormes dégâts.

Débarrasser l’espace de ces déchets constitue donc une nécessité. Mais les solutions pour les collecter ne sont pas simples, car les technologies robotiques terrestres sont inadaptées à l’espace. Des chercheurs américains de la Nasa et de l’université de Standford, en Californie, proposent donc une solution inspirée du biomimétisme, présentée le 28 juin dans la revue Science Robotics.
Il s'agit d'un robot inspiré des pattes du gecko. Les lamelles adhésives de ce petit lézard lui permettent de se maintenir sur n'importe quelle surface en jouant uniquement de l'orientation des poils qui les recouvrent. L'adhésif utilisé par les chercheurs obéit au même principe et a été disposé sur de petites surfaces de quelques centimètres carré. Malgré sa petite taille, le robot est capable de tracter facilement, en apesanteur, des objets de formes diverses pesant jusqu'à 400 kilogrammes. 

Sur ces images tournées en microgravité, l'astronaute enclenche ou défait le dispositif en pressant un bouton. Les formes verticales, sur le côté de l'engin, sont équipées du même adhésif, ce qui permet de saisir également des objets aux formes courbes.
L’adhésif a été testé avec succès en 2016 dans la Station spatiale internationale. Il ne s'agit cependant encore que d'un prototype, peu habile pour se saisir de matériaux hétérogènes et rouillés. Affaire à suivre, donc.