Des techniques inédites pour restaurer un chaland antique
En 2003, dans le parc Saint-Georges de Lyon, des fouilles préventives ont mis au jour 16 bateaux dont un chaland datant du IIe siècle. Ce grand bateau à fond plat vient d’être entièrement restauré. Il devrait rejoindre les collections du musée gallo-romain de Lyon d’ici environ deux ans.
Paloma Bertrand - Publié le
C’est à l’occasion de fouilles préventives lancées il y a 13 ans dans le parc Saint-Georges, à Lyon, que 16 embarcations ont été découvertes, dont un chaland qui devait mesurer, à l’origine, 28 mètres de long.
En attendant de trouver un emplacement permettant de débuter la restauration, le chaland a été immergé pour des raisons de conservation dans un lac de la région. Il y est resté dix ans avant d'être sorti de l'eau puis embarqué sur un convoi exceptionnel jusqu’aux ateliers de restauration.
La méthode la plus pratiquée pour traiter les bois gorgés d’eau se décompose en deux opérations. La première consiste à imprégner le bois de polyéthylène glycol (PEG). Les restes du chaland ont ainsi été immergés pendant huit mois dans une piscine contenant une résine soluble. Pendant cette phase, la résine a progressivement remplacé l’eau contenue dans les fibres de bois. Une fois l’imprégnation réalisée, les éléments ont été ressortis du bain de PEG pour subir une lyophilisation à -30 °C pendant plusieurs semaines. Les parties qui avaient été en contact avec les clous métalliques ont été curetées.
Cette restauration conduite par l’Inrap et le laboratoire Arc Nucléart a été officiellement achevée le 20 septembre. Le chaland, baptisé Lyon Saint-Georges 4, devrait être présenté au public du musée gallo-romain de Lyon d’ici environ deux ans dans une salle spécialement aménagée pour l’accueillir.