En quête d’une autre Terre
Identifier une petite planète rocheuse en orbite assez proche de son étoile – en quelque sorte une jumelle de la Terre – telle est la quête ultime des chercheurs d’exoplanètes. Un nouvel instrument appelé Espresso, installé à l’Observatoire européen austral, au Chili, pourrait permettre de réaliser ce rêve.
Bernard Nomblot - Publié le
Installé sur le Very Large Telescope (VLT) du site de l'Observatoire européen austral (Eso), au Chili, Espresso est un acronyme qui désigne le nec plus ultra de la technique (Echelle SPectrograph for Rocky Exoplanet and Stable Spectroscopic Observations) : un spectrographe extrêmement performant qui permettra d’analyser d’infimes variations de la lumière émise par une étoile.
Une planète tournant autour d’une étoile modifie en effet très légèrement la vitesse de cette étoile. C’est ce genre de modifications infimes que mesure Espresso. Plus la planète est petite, plus la modification de vitesse est difficile à mesurer. Le nouveau spectrographe devrait parvenir à mesurer des variations d’une dizaine de centimètres par seconde sur la vitesse des étoiles qui, elles, se déplacent à plusieurs dizaines de kilomètres par seconde !
Pour parvenir à cette richesse de détail, il faut beaucoup de lumière. C'est la raison pour laquelle Espresso reçoit sa lumière non pas d’un seul télescope, mais des quatre télescopes du VLT en même temps. Ce tout nouvel instrument a reçu sa « première lumière » le 27 novembre. Il fonctionne parfaitement et devrait être opérationnel d’ici le début de l’année prochaine. Il permettra peut-être alors, enfin, de découvrir des planètes comparables à la nôtre.