Il ne fait plus de doute que les néonicotinoïdes – ces composés chimiques présents dans de nombreux pesticides – affectent les colonies d’insectes pollinisateurs comme les abeilles ou les bourdons. Parmi les impacts négatifs les plus frappants, figure la réduction de la taille des colonies. Néanmoins, la manière dont ces molécules affectent les insectes reste mal connue.

Pour tenter d’en comprendre le principe, une équipe américaine de l’université de Harvard a mis au point une plateforme robotique automatisée afin d’espionner des colonies de bourdons exposées à de l’imidaclopride, un néonicotinoïde couramment utilisé dans les pesticides, et ce à des concentrations réalistes : celles présentes dans les cultures ayant subi ces traitements.
L’exposition à ces molécules neurotoxiques entraîne des changements mesurables dans le comportement des ouvrières : elles sont moins actives, moins attentives au soin ou au nourrissage des larves, et restent la plupart du temps à la périphérie du nid.

Étonnamment, ces effets comportementaux diffèrent considérablement en fonction de l’heure du jour : l’inactivité des ouvrières est ainsi bien plus marquée la nuit. L’étude montre également que l’imidaclopride altère la régulation thermique des colonies.
Tous ces facteurs réunis expliquent comment l’exposition aux néonicotinoïdes aboutit à une réduction des colonies et à une mortalité des insectes pollinisateurs. Depuis le 1er septembre de cette année, l’usage de ces composés est interdit en France.