Tout le monde a déjà entendu dire qu’effectuer une tête au football détruisait les neurones. Menée par Michael L. Lipton, professeur de radiologie au collège de médecine Albert Einstein de New York, une étude parue dans la revue Radiology du 31 juillet 2018 se penche sérieusement sur la question en comparant les effets de ce geste sur les hommes et sur les femmes.
Regroupant 49 footballeuses et 49 footballeurs amateurs, Michael Lipton et son équipe ont utilisé la technique de l’imagerie « par tenseur de diffusion » afin d’analyser les changements microscopiques de la matière blanche du cerveau. Cette technique permet la mesure du mouvement des molécules d’eau contenues dans le cerveau, appelée « anisotropie fractionnelle ». Quand la matière blanche du cerveau est en bonne santé, le mouvement est uniforme et l’anisotropie est élevée. Dans le cas contraire, le mouvement est plus aléatoire et les valeurs de l’anisotropie fractionnelle sont plus faibles. 

L’étude révèle que l’action répétée du jeu de tête entraîne une baisse des valeurs de l’anisotropie fractionnaire chez les deux sexes, mais que chez les femmes, le volume cérébral concerné est bien plus important. En effet, chez elles, huit régions du cerveau sont touchées, contre seulement trois chez les hommes. En outre, elles présentent cinq fois plus d’anomalies microstructurales dues au contact du ballon sur la tête que les hommes.
La répétition de ce geste a déjà été associée avec un déclin des fonctions cognitives, voire des changements comportementaux. C’est pourquoi les chercheurs préconisent de tenir compte de la vulnérabilité de chacun afin que les hommes et les femmes puissent continuer à jouer au football en toute sérénité.