Le 11 avril, la région de Toulouse est le théâtre d’un étrange ballet : un convoi exceptionnel de plusieurs camions, parti d’Espagne et transportant trois tubes de vingt mètres de long et de quatre mètres de haut, rejoint l’ancienne base aérienne de Toulouse Francazal. Étrange, mais guère surprenant, puisque la ville rose a été choisie l'an dernier par la société américaine Hyperloop Transportation Technologies (HTT) pour abriter son centre européen de recherche et développement.
Une fois assemblés, ces trois grands tubes constitueront une des deux pistes d’essais pour un futur train à très grande vitesse. La première, provisoire, longue de 320 mètres, devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année et permettra de démarrer les essais sans attendre. L’autre, longue d’un kilomètre et montée sur des pylônes de six mètres de haut, sera plus proche des conditions réelles de fonctionnement. Sa construction sera lancée dès le mois de novembre et achevée en 2019. Toulouse accueillera alors la troisième piste d’essai Hyperloop au monde et la première en Europe.

Le projet Hyperloop consiste à propulser, dans des tubes posés sur un réseau de pylônes et à une vitesse proche de celle du son, des capsules de marchandises, dans un premier temps, puis de passagers à terme. Ces capsules pressurisées circulant sur coussin d’air à une vitesse allant jusqu'à 1200 km/heure pourront accueillir chacune 28 à 40 passagers. Cela permettrait de relier Paris à Toulouse en 40 minutes et à Amsterdam en 30 minutes seulement !
HTT n’est pas la seule société à tester ce type de train. Sa rivale, Virgin Hyperloop One, a réussi l’année dernière à atteindre le record de 387 km/heure sur sa piste dans le désert du Nevada aux États-Unis. D’autres sociétés, comme Transpod Hyperloop et la jeune pousse Arrivo sont aussi de sérieux concurrents.