James Mellaart, archéologue faussaire depuis 50 ans ?
En 2012 disparaissait l'archéologue britannique James Mellaart, connu pour avoir co-découvert, dans les années 1950, la cité antique de Çatalhöyük. Or, en inspectant les archives du disparu, la fondation Luwian Studies estime que de nombreux documents mis au jour par le chercheur anglais étaient des faux, construits de toutes pièces.
Olivier Boulanger - Publié le
Découverte en 1951 dans le sud de la Turquie, la cité de Çatalhöyük, vieille de 9000 ans, est considérée comme l’un des plus grands sites néolithiques du Proche-Orient. L’archéologue britannique James Mellaart, co-découvreur du site, y a consacré toute sa vie, mettant au jour des bâtiments entiers, des poteries, des peintures et même des hiéroglyphes en langue louvite.
Disparu en 2012, James Mellaart avait donné pour consigne à ses successeurs de continuer à publier ses découvertes, et notamment un texte de 3200 ans faisant référence à la ville de Troie citée dans L’Iliade.
Fin février, la fondation Luwian Studies a eu accès à l’appartement londonien de l’archéologue et a pu mettre la main sur ses archives. Les chercheurs sont allés de surprise en surprise. Ils ont en effet découvert de multiples preuves – notamment des brouillons – montrant que le fameux manuscrit était un faux monté de toutes pièces par le chercheur. James Mellaart avait toujours prétendu ne pas connaître la langue louvite ; il semble au contraire qu’il la maîtrisait parfaitement. Les chercheurs ont également retrouvé de nombreuses esquisses de peintures et de gravures ayant servi de base à des prétendus vestiges retrouvés à Çatalhöyük.
Atterré par cette découverte, Eberhard Zangger, président de la fondation, estime que James Mellaart a produit des faux tout au long de sa vie et qu’il est difficile de savoir pour l’instant quelles pièces sont authentiques. Cela ne remet cependant pas en cause l’existence de la civilisation louvite ni de la cité de Çatalhöyük qui, encore aujourd’hui, est loin d’avoir livré tous ses secrets.