C’est dans les steppes d’Asie centrale que le cheval aurait été domestiqué pour la première fois, il y a environ 5 500 ans, par les hommes de la culture Botai. Les plus anciens restes de cet équidé apprivoisé ont été découverts en 1993, dans le nord du Kazakhstan actuel. Qu’est devenu ce cheval après sa domestication ? Et est-il bien, comme on le supposait jusqu’alors, l’ancêtre des chevaux domestiques modernes ?
Pour répondre à ces questions, une équipe scientifique internationale a séquencé le génome de vingt chevaux de la culture Botai et l’a comparé au génome de dizaines de chevaux anciens et contemporains. Rapportés dans la revue Science du 22 février 2018, les résultats de l'analyse sont étonnants. 

Tout d’abord, le cheval de la culture Botai n’est pas, comme on le supposait, l’ancêtre des chevaux domestiques actuels, qui se retrouvent en quelque sorte orphelins. De nouvelles études devront identifier l’origine réelle des chevaux domestiques, sans doute ailleurs en Asie centrale, dans le sud de la Russie ou en Anatolie par exemple. Un second foyer de domestication a en effet peut-être existé il y a cinq millénaires, sans avoir encore été identifié.
Mais alors, de qui le cheval Botai est-il donc l’ancêtre ? La réponse est plus étonnante encore : il est l’ancêtre direct des chevaux de Przewalski, qui tiennent leur nom de l’explorateur russe qui les a découverts en 1879 en Mongolie. Or ces chevaux étaient jusqu’alors réputés être les derniers chevaux sauvages sur Terre ! Ils sont donc en réalité les héritiers des chevaux domestiqués de la culture Botai revenus à l’état sauvage...