Chez les seiches comme chez les autres céphalopodes, les changements de couleur jouent un rôle clé dans le camouflage et la communication. Ils sont assurés par des organes neuromusculaires à la surface du corps, qu’on appelle les chromatophores. Les chromatophores sont entourés de cellules musculaires qui leur permettent de se dilater ou au contraire, de rétrécir, entraînant des changements de couleur tels que ces animaux peuvent parfaitement se fondre dans leur environnement.

Pour mieux comprendre cet art du camouflage, une équipe de chercheurs a filmé six animaux dans un bassin du laboratoire de l’institut Max Planck, en Allemagne, durant plusieurs semaines. Elle a aussi procédé à quelques expériences, par exemple pour observer les réactions de la seiche passant de l’obscurité à la lumière. Les chercheurs ont également classé les chromatophores du manteau dorsal de la seiche et dégagé des schémas de modification visuelle de la peau.

Mais l’équipe espère aller plus loin. Les cellules musculaires qui permettent aux chromatophores de changer de dimensions sont contrôlées par le cerveau via les neurones moteur. Chaque neurone moteur ne contrôle qu’un petit nombre de chromatophores. La modification de la peau peut donc servir d’indicateur immédiat, visible et sans ambiguïté de l’activité moto-neuronale. Comme disent les chercheurs, « la seiche porte ses pensées sur sa peau ». La seiche constitue ainsi un excellent modèle pour étudier les liens entre dynamique comportementale et dynamique neuronale, un problème central en neurosciences.