Les documents anciens sont parfois si fragiles qu’ils ne peuvent être ouverts pour être lus. C’est le cas de documents précieux déposés aux archives nationales de Venise. Dans le cadre du projet Venice Time Machine, des physiciens du laboratoire de magnétisme quantique de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont eu l’idée d’utiliser une technique non invasive pour les étudier : la tomographie à rayons X.
Cette technique peut scanner un livre entier couche par couche, sans qu’on ait besoin de l’ouvrir. De surcroît, les rayons X ne traversent pas les encres à base de fer autrefois utilisées en Europe : ils agissent donc comme un révélateur permettant de déchiffrer les écrits. Les derniers vœux d’une riche Vénitienne ont ainsi pu être dévoilés sans rompre le sceau de cire de son testament qui date de 1351.
Avant de réaliser cette prouesse, l'équipe de physiciens a affiné sa technique de balayage en utilisant un livre scientifique datant du XVIIe siècle, beaucoup moins fragile, pouvant être ouvert et parcouru sans peine. Cela a permis de vérifier la pertinence des données obtenues grâce à la tomographie à rayons X.
Selon les chercheurs, l’emploi de cette technologie dans le cadre des archives vénitiennes apportera un nouvel éclairage sur des pans entiers de l’histoire européenne, grâce à la découverte de documents inaccessibles jusqu’alors.