Sentinelle de la pollution
Notre planète est envahie par un gaz que nous connaissons bien : le formaldéhyde. Et certains pays bien davantage que d'autres, révèle le satellite européen Sentinel-5P du programme Copernicus, qui dresse le tableau de la pollution atmosphérique de la Terre.
Yseult Berger - Publié le
En quelques mois d'observation et avec une résolution inégalée, le dernier-né des satellites européens de surveillance du climat et de la pollution, baptisé Sentinel-5P, révèle que l’atmosphère qui surplombe l’Inde, une partie de l’Asie du Sud et l’Afrique centrale est fortement polluée au formaldéhyde.
Le formaldéhyde, ou méthanal, est un composé organique que nous côtoyons au quotidien. Présent naturellement dans la fumée des feux de forêt, il se trouve aussi dans la fumée de cigarette, dans diverses colles, résines et vernis, et dans les gaz d’échappement. C’est aussi l’ingrédient principal du formol, le liquide utilisé pour conserver les organes. Dans l’atmosphère, il se mélange à d’autres polluants sous l’action du Soleil, produisant de l'ozone troposphérique, un irritant respiratoire.
Le satellite du programme Copernicus ne peut pas distinguer la part de formaldéhyde naturel de celle issue de la pollution humaine. Mais les scientifiques supposent que les fortes concentrations observées sont provoquées par l’exploitation du charbon, l’utilisation de bois pour la cuisson et le chauffage, ainsi que les incendies agricoles ou de forêt.
En fonction depuis moins d’un an, Sentinel-5P a la capacité de traquer de nombreux autres indicateurs de la qualité de l’air. Tout récemment, il a pu témoigner par exemple des émanations de dioxyde de soufre lors de l’éruption mortelle du volcan de Fuego au Guatemala.