Téhéran, la plus grande ville du Moyen-Orient, s’enfonce d’année en année de plusieurs dizaines de centimètres dans le sol. C’est ce qu’affirme une étude du Centre allemand de recherche pour les géo-sciences, basé à Potsdam, en Allemagne, qui a analysé une série de données satellite récoltées entre 2003 et 2009.
Victime d’une urbanisation galopante depuis le milieu des années 1980, la ville s’est énormément développée et a vu sa population doubler en 40 ans. Alors, pour subvenir aux besoins de ses 13 millions d’habitants, ses besoins en eau notamment, Téhéran puise largement dans ses ressources aquifères. Des aqueducs ont été installés un peu partout pour irriguer les cultures situées en périphérie, auxquels s’ajoutent environ 30 000 puits illégaux.
Trous, failles ou effondrements de chaussées : les manifestations de l’assèchement et de l’érosion des sols de Téhéran sont manifestes.

Plus grave encore, l’étude indique que quelque 10 % de la mégapole subit un véritable affaissement : jusqu’à 25 centimètres par an dans la plaine ouest, et cinq centimètres au sud-ouest, où se situe notamment l’aéroport international. Selon les chercheurs, le phénomène serait irréversible, dans la mesure où les sols de Téhéran ont perdu leur porosité, et classent la ville parmi les plus forts taux d’affaissement au monde.
Ailleurs sur le globe, Djakarta, la capitale de l’Indonésie, s’enfonce par endroits de 20 centimètres chaque année ; quant à la vallée San Joaquin, en Californie, elle affiche le taux annuel effrayant de 60 centimètres d’affaissement.