Trahis par nos smartphones !
Dites-moi quelles substances colonisent votre smartphone, et je vous dirai qui vous êtes !
Yseult Berger - Publié le
Une équipe de l’université de médecine de San Diego, en Californie, a trouvé le moyen de faire parler les particules que nous laissons sur nos objets du quotidien afin de dresser une sorte de carte d’identité du propriétaire. Selon l’auteur, le Dr Pieter Dorrestein, cette approche publiée dans la revue Pnas pourrait offrir de nouvelles techniques d'investigation à la police scientifique.
Une quarantaine de volontaires adultes en bonne santé ont participé à cette étude. L'équipe a prélevé les particules présentes sur plusieurs zones de leur téléphone portable, ainsi que sur leur main droite, pour un total de près de 500 échantillons. Pour caractériser les molécules récoltées, les scientifiques ont utilisé une technique appelée spectrométrie de masse. Leur identification finale a été obtenue en comparant les molécules trouvées avec des structures référencées dans une base de données. Et la liste des substances détectées est impressionnante !
L’équipe a pu identifier, par exemple, certains traitements médicaux suivis par les participants, comme des anti-inflammatoires ou des antifongiques, des traitements contre la chute des cheveux, des antidépresseurs, mais aussi des gouttes pour les yeux ou plus simplement des crèmes hydratantes. Certains composants de crème solaire et d’antimoustiques ont été détectés jusqu’à plusieurs mois après leur dernière utilisation.
Mais ce n’est pas tout. Via les téléphones, les scientifiques ont glané des informations sur nos habitudes alimentaires : les agrumes, la caféine, la bière ou le vin laissent en effet leur signature... Les auteurs, spécialisés dans la cartographie 3D des bactéries présentes sur le corps humain, estiment même pouvoir découvrir le sexe et le style de vie propres à chaque utilisateur d’un téléphone.