Comme tous les crabes, Lybia leptochelis dispose de cinq paires de pattes dont la première est formée d’une paire de pinces. Des pinces rarement visibles car elles portent le plus souvent une paire d’anémones de mer. Des pompons aquatiques dont ils ne se séparent que lors de la mue, c’est-à-dire seulement cinq à six fois durant toute leur existence.

Très esthétique, cet attribut est aussi pratique, car les cellules urticantes de l’anémone permettent au crabe de se protéger contre des prédateurs. Comme ce crabe se nourrit uniquement de plantes et d’organismes microscopiques, ses pinces de devant ne lui servent à rien. Mais avec les anémones, il peut brasser des quantités d’eau importantes et trouver plus de nourriture. Quant aux anémones, portées par le crabe, elles gagnent en mobilité et accèdent ainsi à plus de nourriture et d’oxygène.

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Des chercheurs israéliens avaient déjà montré que le crabe, qui ne mesure que deux centimètres de long, arrive à réguler l’alimentation des anémones pour qu’elles ne grossissent pas trop. Dans la revue PeerJ en date du 31 janvier 2017, ils montrent que, en outre, les anémones portées par chaque pince sont semblables : elles ont un patrimoine génétique identique car elles ont été clonées par le crabe.

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C'est en effet le crabe lui-même qui coupe l’anémone en deux pour équiper chacune de ses pinces. Un mécanisme très utile quand un congénère décide de lui voler une de ses anémones et peut-être aussi lorsque l’anémone est devenue trop grosse.