Une interface tactile à fleur de peau
Parce qu’il n’est pas toujours facile de manipuler des écrans trop petits, un étudiant de Pittsburgh propose d’utiliser la peau comme interface tactile.
Olivier Boulanger - Publié le
Si la miniaturisation a souvent du bon, elle entraîne parfois quelques difficultés. Prenez l’exemple des smartwatches, ces montres intelligentes connectées à des téléphones : avec un écran si petit, comment parcourir les menus ou écrire un message sans faire d’erreur ? Lors d’un colloque qui vient de se tenir à San Jose en Californie, Gierad Laput, étudiant à l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh, a proposé une solution pour la moins originale : utiliser la peau du bras ou de la main comme interface tactile.
Une méthode de triangulation
Baptisée SkinTrack, la technique n'est pas sans rappeler celle utilisée par les antennes relais pour localiser un téléphone mobile. Le doigt est d’abord équipé d’une bague émettant un léger courant électrique alternatif. Lorsque l'extrémité du doigt est posée sur la peau, plusieurs électrodes situées sous la montre captent le signal. En fonction des différences de phases mesurées, il est ainsi possible d'en déduire le positionnement du doigt avec une précision de 7,6 mm.
Le dispositif est déjà capable d’effectuer toutes sortes d’opérations courantes : il permet de pointer, glisser, survoler, cliquer, etc. Lors de sa démonstration, le jeune chercheur a pu montrer qu’il était possible, grâce à cette solution, de naviguer dans les menus, lancer une application, utiliser une calculatrice, dessiner, et même jouer au célèbre jeu Angry Birds.
© 2016 Gierad Laput
À l’état de prototype, Skintrack nécessite néanmoins quelques améliorations : il faudrait réduire la taille de la bague tout en augmentant son autonomie. Mais pour Gierad Laput, peu de temps sera nécessaire pour résoudre ces derniers détails.