Vaccination : 11 vaccins obligatoires à partir de 2018
Évoquant une question de santé publique, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé une loi rendant obligatoires onze vaccins.
Véronique Marsollier - Publié le
À partir de 2018, onze vaccins seront désormais obligatoires pour les enfants de moins de deux ans, a annoncé le 5 juillet Agnès Buzyn, la ministre de la Santé. Cependant, pour couper court à toute polémique le gouvernement a assoupli dès le lendemain sa position. Il souhaite étudier une "clause d'exemption" pour les parents qui restent fermement opposés à la vaccination de leur enfant.
Trois vaccins sont déjà obligatoires : ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. À cette liste s’ajouteront donc huit autres vaccins : contre Haemophilus influenzae B, la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C et le pneumocoque, qui sont pour l’heure seulement recommandés. Ces mesures, intégrées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera discuté par le Parlement cet automne, devraient entrer en vigueur dès début 2018.
Pour Agnès Buzyn, cette disposition répond à un problème de santé publique : « La couverture vaccinale est insuffisante en France ». Certaines maladies comme la rougeole, presque disparue en Europe, ressurgissent avec parfois des décès. Depuis 2008, la rougeole est à l’origine de la mort de dix personnes en France. Il faudrait dépasser le seuil de 95 % de vaccinés pour éradiquer une maladie alors qu’il se situe actuellement entre 70 % et 85 % selon les vaccins, alerte la ministre.
Restaurer la confiance en la vaccination est au cœur du dispositif. En effet, depuis plusieurs années, les doutes sur l’innocuité des vaccins s’instillent dans une partie de la population et provoquent une certaine défiance alors qu’ils ont permis « de sauver des millions de vies », rappelle Agnès Buzyn lors de sa conférence de presse. Plus que « d’obliger », l’objectif de la loi est surtout d’inciter à se faire vacciner.
Pour aller plus loin
Lire notre dossier : La vaccination en débat