EPISODE 7 « En pleine tempête !»
A partir du 10ème jour de campagne, l’équipage s’apprête à réaliser les opérations les plus périlleuses de la mission : positionner des pièges à matière organique sous l’eau.
Lestés et fixés sur le plancher océanique, ces assemblages complexes de sondes et de collecteurs devront tenir 6 mois en mer, et refléter l’intégralité de la saison chaude australe.
L’équipage est dans la zone des îles Kerguelen, A cette latitude, heureusement que le bateau peut se réfugier dans les baies de l’archipel… Sinon, c’est la tempête assurée !
Entre Autour lesdes 40èmes et 50 èmes parallèlesLe bateau navigue , soufflentdans surnommés les 40 èmes rugissants et les 50emes hurlants, et les 60 40 èmes…rugissants (!) ldes embruns y sont s plutôt décoiffant !
Quand aux vagues et aux creux, impressionnants vus depuis la salle des commandes,
La coque du Marion Dufresne peut aisément franchir des murs de plus de 10 mètres, et l’oscillation transversale du bateau, le roulis, atteint allègrement les 3020[s1] °…
Des conditions qui compliquent la vie à bord, et plus encore celle des opérations scientifiques…
Les membres de la mission SOCLIM préparent minutieusement la méthode de mise à l’eau des 4 mouillages instrumentés, qui vont être déployés durant les prochaines 72 heures.
Pour étudier des phénomènes marins dans un périmètre donné pendant de longues périodes, les océanographes utilisent un dispositif appelé « mouillage ».
Un mouillage est une ligne instrumentée possédant, au somment, une bouée ; et tout en bas, un lest ou une ancre qui la relie au sol. Les mouillages possèdent des capteurs de mesures, mais surtout, ils récupèrent des particules en suspension. la ligne restera immergée ainsi pendant 6 mois, puis il faudra revenir sur place, déclencher le largage, et récupérer les collecteurs de phytoplancton.
ITW Fabien Pérault : « La demande de Stéphane c’était qu’il voulait prélever de l’eau à 40 mètres de profondeur, tout en ayant des mesures au fond. »
Itw Stéphane Blain : « L’intérêt c’est de pouvoir comprendre ce qui se passe à la fois dans la couche de surface et en dessous. Et c’est ça la grosse originalité du projet. »
4 mouillages vont être installés par l’équipe, aux abords Sud-Est de la côte Est de l’archipel des Kerguelen.
La ligne du mouillage a été disposée sur le pont arrière du navire, pour permettre la pose de capteurs.
Itw Fabien Pérault : « Là on vient de clamper, c’est à dire fixer sur les 100 premiers mètres du mouillage des capteurs de température, et là je suis en train de faire l’appelle, je vérifie qu’ils sont tous dans le bon ordre, s’il y a une inversion c’est pas grave, il suffit de le savoir, pour après récupérer les données. »
Il faut aussi y fixer des balises qui permettront de localiser le dispositif lors de la récupération.
Les collecteurs de phytoplancton ont été assemblés juste avant par Stéphane, Mathieu et Olivier, de l’observatoire océanologique de Banyuls. Ils contiennent des dizainesdes douzaines de petits godets, qui s’ouvriront à tour de rôle, à une semaine d’intervalle. Dans chacun d’entre eux , le phytoplancton récolté sera exposé à des produits stoppant leur dégradation.
Une saison entière d’efflorescence se retrouvera prisonnière dans ce gros cylindre, et attendra sagement d’être récupéré par le laboratoire de Stéphane, lors d’une prochaine rotation du Marion Dufresne dans les iles australes françaises.
Tout est prêt pour la mise à l’eau,
A présent les scientifiques s’en remettent aux marins. Leur expérience est un atout indispensable pour mener à bien de telles manipulations.
itw Charles Cayeux : « j’étais aux manettes, et les manettes c’est ce qu’il y a de plus dangereux, c’est toi qui actionne le système, y’a pas mal de monde sur le pont t il faut que tu regardes que tu sois vigilant et attentif à tout, tu peux vite partir à l’accident. »
Le pont est glissant et la température de l’eau ne dépasse pas 4°.
Le chef de mission sait qu’à chaque instant, le moindre incident peut avoir de graves conséquences matérielles et humaines.
Itw Anne Royer : « En fait là on surveille le fond car le mouillage doit être placé à 527 mètres, plus ou moins 5 mètres. Donc là on surveille le fond pour être surs qu’on est bien dans cette gamme-là de profondeur »
Itw Stéphane Blain : « C’était la première fois en fait que ce genre de mouillage était tenté dans la région, donc il y avait une certaine appréhension, sur le fait d’abord de pouvoir le déployer sans risque pour les instruments, en particulier parce que l’océan austral a des contraintes météorologiques qui sont assez fortes. »[s2]
Chaque mise à l’eau se termine par le largage du bloc de béton, qui entraîne toute la ligne de mouillage jusqu’au fond. Dans l’eau, le câble se tend grâce aux bouées, et de cette façon, le piège a particule est correctement positionné dans la colonne d’eau.
Itw Fabien Pérault : « Une fois qu’on a tout mis à l’eau et qu’on est content de l’avoir fait, que tout s’est bien passé qu’on se relâche qu’on se regarde avec les gars sur le pont, c’est des moments chouettes.
itw Emmanuel de Saint Léger : « Stéphane c’est quelqu’un qui a une très bonne réputation dans le milieu parce qu’il a une très bonne expertise scientifique et en même temps c’est quelqu’un qui est assez rigoureux qui sait fixer ses objectifs prioritaires, c’est clair pour tout le monde. Y’a pas d’improvisation, dans la mission, on sait ce qu’on va faire, comment on doit le faire, dans quelles conditions, et en plus de ça il a cette motivation qu’il arrive à transmettre à tout le monde, il arrive à impliquer tout le monde, toutes les équipes.
Il aura fallu des heures à l’équipage pour déployer les 4 lignes des mouillages et leur chapelet d’instruments…
Et dans 6 mois, il faudra venir repêcher les pièges à phytoplancton, pour reconstituer au microscope, tout le scenario d’un printemps austral autour des iles Kerguelen…
[s1]a 30 tu marche sur la cloison
[s2]cette phrase fait refrence au mouiilage du RAS (la grosse bouee orange avec tous les tuyaux)
…plus haut tu as l’air de surtout parler des pieges a particules (les grands tubes blancs).