Areuh areuh, Mama ou Dada, les premiers mots de bébé sont un travail de longue haleine et c'est aussi l'horizon de cette nouvelle IA. Une association pas forcément évidente. Habituellement, les enfants reçoivent quelques millions de mots par an alors que les modèles d' IA les plus performants en absorbent des milliards. Pour autant, des chercheurs de l'Université de New York se sont demandés ce que donnerait un modèle recevant comme seules données celles d'un enfant en plein apprentissage linguistique Cette IA a été entraînée à partir d'une caméra frontale posée sur la tête d'un bébé de ses 6 mois à ses 2 ans. Sur cette période, la caméra a filmé 1 % des heures de veille de l'enfant. Les scientifiques ont ainsi récupéré une série d'enregistrements visuels et sonores couvrant une variété d'activités cruciales au développement de l'enfant. Repas, lectures, jeux, l'IA a reçu plus de 60 heures de séquences contenant près de 250 000 mots dont beaucoup étaient répétés. Résultat, le réseau neuronal a bel et bien assimilé un nombre substantiel de mots. Pour évaluer ses connaissances, comme un enfant sur les bancs de l'école, les scientifiques ont présenté quatre images. L'IA devait alors sélectionner le visuel correspondant au mots affichés. Un exercice réussi. De plus, elle était capable d'associer des mots à des objets visuellement différents de ceux rencontrés lors de son entraînement. Mais quel intérêt ? Avant toute chose, ces résultats éclairent l'apprentissage précoce du langage et des concepts. En effet, à l'âge de 2 ans, la plupart des enfants comprennent en moyenne quelques 300 mots. Or les mécanismes précis d'acquisition et d'association restent mal compris. Cette expérience ouvre également la voie au développement d'IA encore et toujours plus proche de l'intelligence humaine. Une IA qui ne se nourrit pas que du web mais s'inspire directement de l'Homme lui-même.
Réalisation :
Léocadie Martin
Production :
Universcience
Année de production :
2024
Durée :
2min14
Accessibilité :
sous-titres français