Miroslav Radman
Biologiste moléculaire Université René-Descartes
-Toute vie qu'on connaît est cellulaire, est constituée de cellules.
Cela est nécessaire parce qu'il faut concentrer des molécules, des grandes molécules sophistiquées...
Les petites molécules électrolytes comme le manganèse, le magnésium, le sodium, etc., doivent être très concentrées afin que cette machine biologique marche, pour que la biochimie, cette usine à milliers de réactions biochimiques soit efficace.
D'où la forme de la vie qui est cellulaire.
Donc, au moment où la membrane cellulaire devient perméable, plein de bonnes choses, de molécules, s'en vont et la cellule est morte.
Le diagnostic de la mort cellulaire, c'est qu'elle n'est plus cellule, que c'est une passoire.
Tout se dilue et c'est la fin de la vie.
Pendant que nous parlons, que nous digérons un sandwich, des tas de protéines, d'enzymes, font leur travail pour dégrader les graisses, faire la neurotransmission pour se comprendre et s'écouter.
Donc la vie est la fonction.
Et la fonction, ce sont les protéines, des molécules fragiles, spécifiques et efficaces.
Donc si les protéines pouvaient se maintenir, se reproduire, on n'aurait pas besoin de gène.
Le génome, le gène, sert seulement pour la perpétuation de la vie.
Pour perpétuer la vie, il nous faut les gènes parce que c'est à partir de l'ADN qu'on construit les protéines qui font le travail.
Si on considère la vie et comment arrêter la vie instantanément, il faut arrêter les protéines.
Si on enlève le génome rapidement, les protéines vont continuer à travailler un certain temps et elles vont cesser de travailler, la cellule sera morte, quand on n'aura plus le renouvellement nécessaire des protéines.
La fonction, la vie, ce sont les protéines.
La pérennité, la perpétuation de la vie, ce sont les gènes, car, sans eux, les protéines ne se renouvelleront pas.
C'est pour ça qu'il est nécessaire de réparer l'ADN.