Carole Tardif, professeur de psychologie du développement, université d'Aix-Marseille.
-Il y a un point commun qui réunit toutes ces personnes avec autisme, quel que soit leur degré de sévérité, quel que soit leur âge, leur niveau de fonctionnement, leur profil développemental : c'est ce que j'appellerais le trouble social, c'est-à-dire l'interaction adaptée à l'autre, la communication réciproque, l'échange.
Et qu'on ait un autisme de bas niveau ou un syndrome d'Asperger, donc avec de très bonnes compétences mais un problème de compréhension sociale, on va partager systématiquement ce trouble social.
Bruno Gepner, pédopsychiatre, laboratoire Parole et Langage, CNRS, université d'Aix-Marseille.
-Ça peut se faire de façon subtile où on ne le voit pas forcément.
On peut s'apercevoir après coup, après un certain temps, que la personne a un regard un petit peu figé, ne comprend pas l'humour que vous venez de faire, ou va être réactive dans un moment de flottement, avec une certaine forme d'anxiété, va vous donner l'impression qu'elle ne comprend pas exactement ce que vous voulez lui dire.
Carole Tardif, professeur de psychologie du développement, université d'Aix-Marseille.
-Et on peut supposer que dès le plus jeune âge, cette dyssynchronie, elle existe.
C'est-à-dire que si, quand la mère sollicite le bébé, dès les premières semaines de la vie ou dès les premiers mois, l'enfant n'a pas le regard adéquat, le regard adapté, le regard direct, alors d'emblée, il y a un malaise dans la relation.