Patrick Chambres, professeur de psychologie cognitive, université de Clermont-Ferrand.
-Si cette idée, en termes d'autisme, c'est que l'enfant se met en retrait du monde parce que, sa maman, en général, ne l'aurait pas aimé assez, si on a cette vision-là, on va, de fait, mettre une famille en double difficulté.
La première, c'est que l'enfant ne va pas évoluer.
Il a des problèmes aujourd'hui, et ça va s'accentuer, puisqu'on ne lui donnera pas les clés pour progresser dans le monde social habituel.
La double peine, c'est que les parents pensent être responsables de cet état.
Je l'ai vu pour un certain nombre de parents, ils vont développer une dépression, pour la mère, et ils ne vont pas agir sur le plan éducatif, par exemple, pour venir en aide à leur enfant, ils vont plutôt essayer de faire des efforts pour l'aimer.
Ce qui ne changera rien, puisque le problème n'est pas là.
Il y a une montagne de données scientifiques qui montrent que c'est un problème d'organisation du cerveau.
Les structures sont là à peu près, mais elles ne se parlent pas de la même manière que dans le cerveau d'une personne neurotypique.
On le sait aujourd'hui, depuis des années en plus.
Comment admettre aujourd'hui, dans notre société française, qu'il y ait encore cette juxtaposition entre ces deux façons de faire, et laisser des familles tomber d'un côté ou de l'autre ?
D'un côté où ça va être dramatique, et de l'autre, sans être parfait, on va aller forcément vers du plus.
Les familles sont capables de repérer les progrès, ça les motive, elles s'investissent encore davantage.
On a enclenché le processus d'amélioration, c'est formidable.
Réalisation :
Valeria Lumbroso
Production :
Universcience, Flair Production, Arapi
Année de production :
2014
Durée :
1min39
Accessibilité :
sous-titres français