"2101, sciences et fiction"
"Science-fiction et surveillance"
Mathieu Cunche, informaticien.
-Il y a un trio dans une série célèbre qui commence à dater.
C'est la série "X-files".
Il y a un trio de techniciens scientifiques un peu paranos qui critique un peu la surveillance des agences de renseignement américaines.
Ça faisait sourire à l'époque.
Aujourd'hui, l'actualité récente, les révélations d'Edward Snowden, qui a révélé l'ampleur, en diffusant des documents récupérés au sein de la NSA, l'agence de surveillance américaine, l'ampleur du phénomène de surveillance, les technologies utilisées.
Là, je me suis rendu compte que ce que beaucoup de gens imaginaient comme étant de la science-fiction, des choses improbables...
Eh bien, ces agences-là utilisaient des outils qui nous paraissaient totalement farfelus, des techniques totalement farfelues, mais qui, en fait, sont extrêmement efficaces.
Aujourd'hui, j'ai appris à ne plus considérer que telle ou telle chose est impossible ou trop farfelue, et j'ai tendance à imaginer que les gens qui sont derrière ces technologies de surveillance ont une imagination qui égale celle des meilleurs auteurs de science-fiction.
Donc, j'essaie de me méfier de cette...
Pas de me méfier, mais de ne pas me dire que la science-fiction est quelque chose d'impossible, qui est au-delà de notre environnement, de notre vie.
Aujourd'hui, on peut voir apparaître des choses qui peuvent apparaître, pour certaines personnes, comme de la science-fiction ou de la magie.
Parmi les choses qu'on fait dans notre équipe de recherche, les travaux sur l'étude de ces systèmes de surveillance, on se rend compte qu'il y a des choses vraiment surprenantes, qui surprennent même des gens qui sont des experts des technologies.
On leur montre des choses qui sont vraiment...
qui surprennent les gens.
Pour moi, la science-fiction, il faut vraiment s'en inspirer.
En particulier, des romans de K.
Dick.
Essayer de regarder ce qu'il y avait dans ces romans et se rendre compte qu'aujourd'hui, la plupart des choses dont il parlait, on les voit dans la vie réelle.
Il y avait l'histoire de deviner à l'avance qui serait criminel, qui allait commettre un acte criminel et de l'arrêter avant qu'il n'ait commis son acte.
Aujourd'hui, la surveillance de masse à laquelle on assiste, des agences de surveillance gouvernementales, c'est un peu ça.
On essaie de nous...
Dans un but d'améliorer la sécurité des citoyens, lutter contre le terrorisme et la criminalité, on met en place des systèmes qui vont analyser le comportement des gens sur Internet, regarder sur quels sites ils vont, où ils se rendent, à qui ils parlent.
Et de donner ces données-là à manger à des algorithmes, à des ordinateurs, qui vont les étudier, les travailler, de manière à faire apparaître des comportements qui seraient considérés comme déviants, anormaux.
Là, le but affiché, c'est de prévoir en avance des personnes qui pourraient se radicaliser, se lancer dans la criminalité.
C'était de la science-fiction à une époque, et aujourd'hui, ça n'en est plus vraiment.
2101, sciences et fiction
Conception et réalisation : Patrick Chiuzzi
Avec la voix de Johanna Rousset
Avec la participation de Mathieu Cunche, informaticien, INSA-Lyon
Images bande dessinée 2101 : Guillaume Chaudieu
Développeur : Thomas Goguelin
Image et son : Patrick Chiuzzi et Robin Chiuzzi
Enregistrement voix : Studio Ghümes
Musique : Ludovic Sagnier
Montage : Yann Brigant
Chromatiques
Producteur : Patrick Chiuzzi
Assistante réalisateur : Cécile Taillandier
Assistante de production : Élodie Henry
Images additionnelles : Shutterstock
Universcience
Rédaction en chef : Isabelle Bousquet
Production : Isabelle Péricard
Responsable des programmes : Alain Labouze
Avec la participation d’Amcsti
Remerciements : Eloïse Bertrand, Alice Chiuzzi, Agate Chiuzzi, Delphine Boju, Romain Mascagni, Mathieu Gayon, Ela Sultan Baklan
Avec le soutien d’Investissements d’Avenir et la participation du Centre National de la Cinématographie et de l’image animée
© C Productions Chromatiques / Universcience / Centre de recherche astrophysique de Lyon / 2016