Ces statuettes anatomiques en ivoire mesurent entre 10 et 20 cm. On en connait 180, toutes découvertes en Allemagne. Bien qu’elles ne soient ni datées ni signées, la technique utilisée et le style de coiffure laissent penser que les premières ont été créées à la fin du 15e siècle ou au début 16e, dans l’atelier d’un sculpteur appelé Stephan Zick. La plupart dateraient du 17e, elles seraient donc antérieures à l’apparition des cires anatomiques.
Elles sont principalement féminines et presque toutes enceintes.
Minuscules poumons de couleur claire, cœur, intestins, vessie, reins, estomac, foie et pancréas et un fœtus relié à sa mère par un cordon ombilical tressé. Des poupées qui auraient pu être utilisées pour former les sages-femmes.
Avec 22 spécimens, l’université de Duke aux États-Unis possède la plus grande collection. Soigneusement emballées, elles ont été examinées en microtomographie aux rayons X, une technique qui permet d’obtenir une vision interne d’un objet — sa composition, sa porosité, son agencement, — de manière non destructive.
L’objectif est d’étudier l’ivoire dont elles sont composées pour disposer d’une datation plus précise et de modéliser chacune d’elle pour les reproduire à l’identique.
Sur les 22 statuettes, 20 sont en ivoire d’éléphant, une est en bois de cerf, une autre est constituée d’un mélange d’os de baleine et d’ivoire.
De l’ivoire provenant très certainement d’Afrique ce qui permet de dater mieux encore ces poupées, car la route commerciale entre l’Allemagne et l’Afrique n’a été effective que pendant une courte période de temps, de 1650 à 1700.
La datation des autres composants que l’ivoire permettra dans le futur des datations au carbone 14 encore plus précises. Quant à la récolte des données elle permet désormais de reproduire ces poupées avec une imprimante 3D.