Des chants implantés dans le cerveau d’oisillons
C’est un peu la version préliminaire de Total Recall, mais chez les oiseaux : la création de souvenirs par manipulation cérébrale.
Comme les enfants apprenant à parler, les oiseaux apprennent à chanter en imitant leurs parents.
Or pour la première fois, des chercheurs ont réussi à implanter directement dans le cerveau de jeunes diamants mandarins des chants qu’ils n’avaient jamais entendus, en quelque sorte des souvenirs mélodiques.
Ils ont utilisé pour cela une méthode appelée l’optogénétique, qui mêle, comme son nom l’indique, optique et génétique : elle consiste à utiliser des faisceaux de lumière pour activer à distance certaines cellules neuronales.
L’équipe américaine en question a ainsi pu contrôler les interactions entre deux zones du cerveau pour implanter de nouveaux rythmes chez des oisillons, la durée de chaque note correspondant à la durée pendant laquelle la lumière maintenait les neurones actifs.
La même équipe a aussi montré qu’une fois acquis, ces souvenirs sont stockés dans une autre région du cerveau que celle de leur enregistrement.
Cette expérience permet donc de préciser les zones cérébrales impliquées dans tout le processus de l’apprentissage vocal. Elle ouvre ainsi de nouvelles pistes de recherche sur les troubles du langage ou même l’autisme.
Les chercheurs restent cependant prudents quant aux implications immédiates de leur découverte, notamment chez l’Homme. D’abord, ils n’ont implanté que le rythme des notes, mais pas leur hauteur ni leur ordre. En outre, le cerveau humain est naturellement bien plus complexe que celui de ces petits volatiles.