Le résultat de l'une des plus grandes études jamais réalisée sur les berceaux de formation de planètes vient d'être publiée, mettant en évidence la diversité des disques protoplanétaires. Les jeunes étoiles sont entourées de disques riches en gaz et en poussières, où peuvent se créer des planètes. C’est ainsi qu’est né notre Système solaire, il y a 4,5 milliards d’années, à partir d’un disque qui entourait le Soleil. Grace au Very Large Telescope de l’Observatoire Européen Austral au Chili, les chercheurs ont pu en observer un très grand nombre. Leur étude, publiée dans le journal Astronomy & Astrophysics, regroupe des observations de plus de 80 jeunes étoiles. Elles se situent dans différentes régions de notre galaxie, à savoir dans la constellation du Taureau et le nuage sombre du Chamaeleon I, situées à environ 600 années-lumière de la Terre, et dans la nébuleuse d’Orion à 1 600 années-lumière. Ces images devraient permettre de mieux comprendre comment les planètes se forment, et ce qui explique leur diversité, dans notre galaxie et ailleurs. Les astrophysiciens ont notamment constaté que les étoiles groupées par deux ou plus étaient moins susceptibles d’avoir de grands disques de formation de planètes. En outre, les disques en formation observés ne se ressemblent pas. Certains présentent d’immenses bras en spirale, tandis que d’autres ont des anneaux, de grandes cavités, ou encore semblent totalement lisses. L’aspect irrégulier de certains disques pourraient suggérer la présence de planètes massives à l’intérieur, ce qui entrainerait ces déformations. Dans ce disque de la région du Taureau, la couleur jaune témoigne de la lumière de l’étoile-hôte diffusée par la poussière qui l’entoure. Les zones bleues quant à elles correspondent au rayonnement directement émis par la poussière elle-même. Pour cartographier la distribution de la poussière, les scientifiques ont utilisé deux instruments complémentaires. D’une part SPHERE, qui corrige les effets turbulents de l’atmosphère terrestre, et de l’autre le télescope Atacama. Dans le futur, l’Extremely Large Telescope, plus grand télescope au monde avec son miroir de 39 mètres, devrait permettre d’étudier des régions bien plus profondes, où des planètes rocheuses comme la nôtre pourraient être en train de se former.