Le génie des champignons a encore stupéfié les scientifiques. Je vous parle de ceux qui forment des réseaux gigantesques sous nos pieds en connectant les plantes entre elles, quelle que soit leur espèce. Ce sont les mycorhizes. Une symbiose entre des champignons et les racines des plantes. Comme si les plantes étaient des stations de métro reliées par un immense réseau souterrain qui s'étend en permanence. Sa longueur totale équivaudrait même au rayon de notre galaxie. Mais comme ces champignons poussent très lentement et sont sous terre, on les connaît très mal alors qu'ils sont un vecteur clé de l'écologie planétaire et un énorme puits de carbone. Parce qu'en fait, cette symbiose entre plantes et champignons, c'est un échange de bons procédés. Les champignons profitent du carbone que fixent les plantes par photosynthèse et le stockent ainsi dans les sols et en retour, ils fournissent aux plantes des éléments minéraux comme le phosphore et l'azote. C'est un véritable commerce de ressources qui remonte à des centaines de milliers d'années. Et bien on vient tout juste de comprendre comment tout cela est possible. Une équipe de recherche a pu suivre ces routes commerciales fongiques à une échelle et un niveau de détail inédit grâce à un robot d'imagerie construit sur mesure. Tu peux faire de la microscopie 24 h sur 24 ou trois ans. Il a ainsi pu collecter autant de données qu'un être humain l'aurait fait en 100 ans. Résultat ces champignons sont bien plus ingénieux qu'on ne le pensait. Tout d'abord, ils ont une vision à long terme. Ils investissent dans des sortes d'éclaireurs qui mènent l'exploration dans de nouveaux territoires et favorisent ainsi les opportunités futures plutôt que les gains immédiats. Pour être plus efficaces, les champignons ont aussi trouvé un moyen de faire des routes à double sens de circulation, ce qui a particulièrement étonné les scientifiques. Et pour éviter les embouteillages de nutriments, ils ont même conçu des sortes d'autoroutes en élargissant les canaux les plus empruntés et en y augmentant la vitesse de circulation. Comme quoi, là encore, l'espèce humaine n'a rien inventé.