Eh non, la reine des fourmis ne rechigne pas toujours… au travail de fourmi ! Et en particulier, aux tâches qui incombent en général aux ouvrières de la fourmilière. On savait déjà que la reine fondatrice d’une colonie est capable d’accomplir les besognes quotidiennes, le temps d’élever des ouvrières. Mais la fourmilière une fois bien établie, la reine conserve-t-elle cette capacité ? C’est la question à laquelle a voulu répondre une équipe européenne emmenée par le biologiste français Romain Libbrecht. Une question toute bête, mais jusqu’ici jamais résolue. Le constat de départ est simple. En temps habituel, la reine pond, les ouvrières prenant en charge les autres tâches nécessaires au bon fonctionnement de la colonie, comme le soin au couvain, c’est-à-dire aux œufs et aux larves de la fourmilière. Mais isolez la souveraine des travailleuses, et elle se mettra au travail en moins de 24 heures ! Une fois seule, la reine prend en effet soin des œufs et des larves. Puis, dès qu’une à deux ouvrières sont de nouveau introduites dans son entourage, elle retourne se consacrer pleinement à la ponte. Initialement menée sur Lasius niger, la fourmi noire des jardins, cette étude a depuis été étendue à une quarantaine d’espèces de fourmis. Dans tous les cas, elle contredit la vision communément admise d’une spécialisation intrinsèque et irréversible des reines dans la ponte des œufs. Elle invite ainsi à reconsidérer la division du travail dans les sociétés d’insectes, comme celles des bourdons, des termites, des abeilles ou des guêpes.
Réalisation :
Barbara Vignaux
Production :
Universcience
Année de production :
2024
Durée :
1min53
Accessibilité :
sous-titres français