C’est confirmé ! Mimas, l’une des nombreuses lunes de Saturne, possède un océan sous sa surface de glace. On soupçonnait déjà sa présence, mais grâce à l’étude de ses mouvements orbitaux, une équipe de l’Observatoire de Paris vient d’affirmer, qu’il y a bien de l’eau sur celle qu’on surnomme également l’étoile de la mort, en référence à la saga Star Wars.
Ce n’est pas la première fois que l’on découvre des océans à l’intérieur d’une lune de notre système solaire. 4 autres satellites en ont également. Parmi eux, on retrouve Titan et Encelade, orbitant aussi autour de Saturne ainsi que Ganymède et Europe deux lunes de Jupiter.
Pour certaines d’entre elles, la présence d’eau liquide parait presque évidente. Encelade, par exemple, possède une surface lisse avec des geysers. Ce qui indique des signes d’activités sous sa surface.
Pour Mimas, en revanche, la présence d’un océan parait plus surprenant. Car, avec ses nombreux cratères, sa surface semble ancienne et inactive.
En théorie, sa taille et son diamètre de 400 km, ne lui permettent pas de retenir continuellement sa chaleur interne. Mais alors, comment expliquer la présence d’eau liquide sur ce satellite ?
ITW :
Alors pour chauffer un objet comme Mimas et donc faire fondre la glace, et bien il faut invoquer les effets de marée. En l’occurrence, Saturne va déformer Mimas sur son orbite et avec ces déformations vous allez avoir de la friction. Donc c’est comme quand on se frotte les mains, ça chauffe, on convertit de l’énergie mécanique sous forme de chaleur. Eh bien c’est exactement la même chose qui va se produire pour Mimas. Une partie de son énergie orbitale, une toute petite partie, va être convertie en chaleur et donc faire fondre la glace.
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Il y a dix ans, pour essayer de définir la composition interne de Mimas, les scientifiques avaient analyser sa rotation autour de son axe et de sa libration. C’est-a-dire, le balancement que le satellite effectue lors de sa rotation autour de Saturne.
Et, grâce à cette étude, les chercheurs ont conclu que Mimas pouvaient :
- Soit abriter un océan global et interne sous sa surface
- Soit posséder un noyau rocheux
Comme Mimas étant un objet froid et gelé, qui ne présentait pas d’activité, la communauté scientifique privilégiait la deuxième option.
À travers l’étude qui vient de paraitre dans la revue Nature, l’astronome Valéry Lainey et son équipe ont dû trouver une information supplémentaire.
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ITW : Nous sommes revenus à la mécanique de Newton. Cette fois-ci, nous nous sommes intéressés au mouvement orbital de Mimas, autrement dit le mouvement de révolution de Mimas autour de Saturne. Et en regard de cela, nous avons cherché́ à quantifier la rétroaction de la rotation de Mimas sur le mouvement orbital. Autrement dit, nous avons cherché́ le signal sur le mouvement de l'orbite de Mimas qui caractérisait l'intérieur. Il se trouve que la différence entre un intérieur rigide avec un eau de silice allongé ou alors un océan liquide nous donne une différence d'à peu près dix kilomètres. Donc on a été chercher une aiguille dans une botte de foin. On a vraiment cherché́ un tout petit signal sur quelque chose qui varie énormément.
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Les chercheurs concluent que les mouvements de rotations de Mimas autour de Saturne sont rapides. Par conséquent, il existe bel et bien un océan.
Ce dernier daterait d’environ 15 millions d’années. Ce qui est assez récent, car, le système solaire s’est créé il y a 4,5 milliards d’années.
Les scientifiques estiment également que l’océan se situe entre 20 et 30 km de la surface du satellite. Ces deux aspects : son âge et sa profondeur, expliquent pourquoi la surface de Mimas est recouverte de cratères.
Mais cette lune peut également réserver d’autres surprises, car elle ne ressemble pas à un objet qui pourrait être favorable au développement de la vie.
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ITW :
Le fait de découvrir, sur Mimas, cet objet qui semble tellement inhospitalier des conditions favorables au développement de la vie. Ça, finalement nous laisse beaucoup plus de possibilités. Et on peut imaginer qu'il y ait beaucoup d'objets dans le système solaire et dans l'univers dont on n'imaginait pas jusqu'à aujourd'hui qu'ils puissent être favorables au développement de la vie et qui finalement le soit.