Après des années de fouilles et d’analyses, le site de Must Farm, vieux de près de 3000 ans a fini de révéler ses secrets. Ce site situé dans le sud-est de l’Angleterre est parfois surnommé avec emphase, la Pompéi britannique en raison de son excellent état de conservation. Et comme à Pompéi, c’est une catastrophe qui a figé pour l’éternité la vie quotidienne de toute une communauté de l’Age du bronze.
A l’origine, cette colonie d’une soixantaine de personnes, s’était installée sur une plateforme en bois sur pilotis, supportant un ensemble de grandes rotondes, entourée d’une haute palissade.
Et c’est un incendie qui a détruit la plateforme, précipitant les maisons dans la rivière où les décombres ont été ensevelis dans la vase et les sédiments.
Contrairement aux habitations de l’Age du bronze dont on ne retrouve habituellement que les traces de pieux dans le sol, les structures en bois de Must Farm ont été remarquablement conservées.
Des milliers d’objets ont ainsi été découverts, attestant d’un mode de vie étonnamment confortable, avec des aménagements domestiques similaires aux maisons modernes, des repas de « chevreuil glacé au miel », des vêtements en lin très raffinés, des outils et des armes. Côté parures, 48 perles de verre provenant de pays lointains, d’Europe du Nord et de l’Est, et même du Moyen-Orient ont été sortis de la glaise.
Toutes les rotondes contenaient en outre une « trousse à outils » de ferronnerie avec des faucilles, des haches et des lames incurvées utilisées pour tailler et ciseler le bois, ainsi que des outils pour couper les cheveux.
Et ce n’est pas tout : la plupart des bâtiments abritaient des objets pour la fabrication de textiles, depuis les fuseaux jusqu'aux bobines de fil.
Enfin, les coins cuisine disposaient de quantité de récipients en bois et en poterie, de toutes tailles, parfois empilables, et leurs contenus a pu être étudiés.
Par ailleurs, l’analyse d’excréments montrent que les chiens se nourrissaient des restes des repas de leurs propriétaires. Et celles des humains attestent que certains souffraient de parasitoses intestinales.
Le toit de chaque rotonde était composé de trois couches assurant un certain confort : de la paille isolante surmontée d’herbes et complétée par de l'argile.
Les habitants semblent avoir réussis à échapper au sinistre car les seuls corps découverts dans l’enceinte du site sont des agneaux brulés dans l’incendie. D’après les analyses, ce hameau aurait été détruit moins d’un an après avoir été édifié.
Quant à savoir si l’incendie est accidentel ou consécutif à une attaque, le mystère reste entier.