Montée des eaux : La grande débâcle ? En Europe, il faut s’attendre à la fin du siècle à avoir des augmentations du niveau de la mer de 50cm à 1m. VOIX OFF En cause : la dilatation thermique. En se réchauffant, l’eau de mer se dilate et prend plus de place. Une réalité déjà admise depuis des années par la communauté scientifique. Mais une autre raison, plus récemment découverte, gagne en importance. La fonte des glaces continentales, en particulier en Antarctique et au Groenland. Alors quel avenir pour la façade maritime de l’Europe ? Une équipe de chercheurs vient de rendre un rapport sur le sujet. C'est toutes les infrastructures côtières, toutes les villes côtières, qui vont être affectées par cette hausse du niveau de la mer. Ce qu'il faut voir quand on parle d'amplitude de la hausse du niveau de la mer c'est qu'en fait c'est pas tant ce un mètre de plus qu'il faut considérer comme amplitude c'est le fait que chaque tempête, chaque événement extrême qui va se produire, après, fera que des vagues beaucoup plus importantes que un mètre de plus que le niveau de la mer vont pénétrer beaucoup plus loin avec beaucoup plus de force, beaucoup plus d'énergie. Tous les pays sont à peu près impactés de la même façon en Europe, à l'exception peut-être de la mer baltique et du nord de la Norvège parce que c'est des zones qui, dans des temps géologiques plus anciens étaient couverts d'une calotte glaciaire qui pesait, qui faisait enfoncer un peu le continent et donc là comme cette calotte a disparu ces masses de terre se ré-élèvent, c'est le rebond. Et donc l'accélération de l'augmentation du niveau de la mer est un peu plus faible pour ces régions-là. Une chose que les gens doivent retenir, c'est que finalement dans le futur, des vagues de chaleur, des canicules comme la France a connu en 2003 ce sera le régulier chaque été, ce sera ça la norme. Et donc les extrêmes, les vagues de chaleur, à ce moment-là sont encore plus extrêmes. Et oui, il y a des chances qu'on dépasse les 50 degrés à Paris. Ce que les climatologues disent depuis longtemps, c'est qu'on va aller vers un temps, une météo chaque jour qui ne sera qu'une succession d'événements extrêmes dans un sens comme dans l'autre. Donc aussi bien des vagues de canicule hyper intense suivies par des périodes très très froides avec des précipitations terribles. ça c'est ce que nous, climatologues, on voit, on prévoit depuis longtemps mais je pense qu'on doit trouver d'autres façons d'exprimer aux gens pour à la fois les alerter de toute urgence parce que oui on va vers une catastrophe mais sans leur faire peur et en leur donnant envie de se mobiliser pour essayer d'atténuer au maximum les changements futurs Le côté catastrophique où tout à coup, tout fond, c'est pas une réalité on le sait. Par contre ça dépend en fait de quelle échelle de temps on regarde. C'est à dire que dans les 100 prochaines années il est certain que c'est la fonte des calottes qui va dominer les modifications du niveau de la mer à l'échelle globale. Évidemment, avec la hausse de la température de l’atmosphère, les calottes ont tendance à fondre. Mais, en même temps, il y a aussi des processus d’interaction avec les océans sous-jacent des calottes qui peuvent à la fois accélérer encore plus la fonte, parce qu’en fait l’océan passe en-dessous de la calotte, surtout autour de l’Antarctique, et vient faire fondre la calotte par en-dessous. Mais parfois l’océan est plus froid et il vient augmenter l’épaisseur de la calotte. Donc en fait il faut considérer que les calottes glaciaires sont vraiment des entités dynamiques à part entière. Pour le futur, c’est des spéculations de nouveau qu’on doit mener et là on. S’associe avec les glaciologues pour le faire pour savoir, en fonction de la hausse des températures, du chgmt des patterns de circulation océanique et atmosphérique, est-ce qu’il faut s’attendre à une grande débâcle… ou pas ? TEXTE YOUTUBE Montée des eaux : la grande débâcle ? Le changement climatique bouleverse les flux océaniques et maritimes. Un rapport de juin 2021 en présente les conséquences pour l’Europe, avec un risque accru de phénomènes extrêmes et de montée des eaux affectant les zones côtières, alerte une co-auteur du rapport, l’océanographe Julie Deshayes.