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Des lits vides au service des urgences de l’hôpital d’Avranches-Granville, en Normandie, le 31 décembre 2022 © AFP/Archives Lou Benoist

La virulente épidémie de coqueluche, qui a causé 42 décès jusqu’alors, semble en voie de s’achever pour 2024, mais il faut rester vigilant car la bactérie continue de circuler à des niveaux plus élevés qu’au précédent cycle épidémique, a annoncé vendredi Santé publique France. 

« Après une augmentation constante depuis le mois de mars 2024 et une stabilisation à des niveaux très élevés cet été, la surveillance de la coqueluche a montré depuis septembre une baisse significative de l’ensemble des indicateurs épidémiologiques suivis en routine », à l’hôpital ou en médecine de ville, a noté l’agence sanitaire. Si ces baisses « semblent annoncer la fin de l’épidémie de 2024 », il faut « rester prudent », car le niveau de circulation de la bactérie reste plus important que dans les années du dernier cycle épidémique (2017-2018), et qu’un rebond n’est pas à exclure au printemps.

Du 1er janvier au 10 novembre, il y a ainsi eu 305 nourrissons de moins d’un an hospitalisés, davantage que lors des derniers pics de 2012 et 2017. 

Maladie bactérienne très contagieuse, la coqueluche, marquée par une toux très spécifique, est souvent bénigne mais peut entraîner des complications graves — respiratoires et neurologiques —, parfois mortelles, chez les bébés notamment. L’épidémie  2024 a eu « un impact important en termes de mortalité », avec 42  décès rapportés jusqu’alors, dont près de la moitié (20) de nourrissons de moins de 1  an. Juillet a été le mois le plus meurtrier (5 adultes et 4  enfants). Et plus de la moitié des décès sont survenus les quatre derniers mois, majoritairement des adultes de 80  ans et plus.

 « Le nombre de décès chez les très jeunes enfants semble avoir baissé depuis le mois d’août, possiblement en lien avec la sensibilisation des professionnels de santé et les recommandations de prévention », a pointé SpF. Les tendances au reflux de l’épidémie sont comparables à celles d’autres pays européens, selon ce bilan. Comme « la coqueluche est plus fréquente au printemps et en été » et qu’« un cycle épidémique peut couvrir plus d’une année », l’agence sanitaire a prévenu que « la vigilance, par rapport à la maladie et la circulation de la bactérie, doit donc être maintenue afin d’identifier une éventuelle reprise épidémique au printemps 2025 ».

Elle a appelé à poursuivre les efforts « ayant permis de réduire le nombre de décès chez les nouveau-nés et les jeunes nourrissons », vaccination des femmes enceintes en tête. Il est aussi recommandé que toute personne en contact proche avec un nouveau-né et/ou un nourrisson de moins de 6  mois dans un cadre familial reçoive un rappel, si son dernier vaccin date de plus de 5  ans.