Image légendée
© WC/М. Кrouchine

Météorites carbonées, micrométéorites et poussières interplanétaires : une importante fraction des molécules organiques qui ont permis l’émergence de la vie sur Terre proviendrait de sources extraterrestres. Malheureusement, les mouvements géologiques du premier milliard d’années de la Terre ont fondu et recyclé la quasi-totalité des roches d’il y a 4,5 à 3,5 milliards d’années, effaçant les traces d’un tel apport extraterrestre à cette époque. Si l’on en trouve actuellement dans des météorites récupérées en surface, cette signature venue d’ailleurs n’avait tout simplement jamais été retrouvée dans des sédiments anciens.

Des chercheurs français ont enfin découvert une première trace de cette matière organique extraterrestre. Elle a été retrouvée dans une fine couche ressemblant à du charbon, datée de 3,33 milliards d’années et épaisse de seulement deux millimètres, située dans la formation sud-africaine des Cherts de Josefsdal. Les scientifiques ont constaté que la matière carbonée de ce dépôt n’avait pas la même signature spectrométrique que celle contenue dans d’autres sédiments proches.

Les investigations ont également montré la présence, dans cette couche de minéraux, des nanoparticules de spinelles, dont la composition chimique correspond à des matériaux chauffés à haute température dans un milieu pauvre en oxygène : l’entrée de poussières météoritiques dans l’atmosphère d’il y a trois milliards d’années. Outre le caractère exceptionnel de cette découverte, ces travaux fournissent de précieux indices pour distinguer la matière organique produite par des bactéries, de celle en provenance de l’espace. Un savoir qui pourrait s’appliquer aussi bien sur Terre que pour de futures missions vers Mars.