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Le biologiste français François Gros, à Paris, le 18 février 1999 © AFP/Archives Eric Cabanis

Le biologiste François Gros, qui a participé à toutes les aventures de la biologie moderne, notamment la découverte de l’ARN messager, est décédé vendredi à l’âge de 96 ans, a-t-on appris dimanche auprès de l’Académie des sciences. « François Gros est mort le 18 février », a indiqué Etienne Ghys, mathématicien et secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, un poste qu’avait occupé François Gros de 1991 à 2000. Codécouvreur de l’ARN messager, l’intermédiaire moléculaire du code génétique ADN, sa contribution au décryptage du gène a été capitale. Ses travaux ont ouvert la voie, près de 60 ans plus tard, à l’utilisation de cette technologie dans les principaux vaccins utilisés contre le Covid-19.

Ce chercheur mondialement reconnu est né à Paris le 24 avril 1925 dans une famille « israélite non pratiquante ». Il s’était replié à Toulouse pendant la Seconde Guerre mondiale. « Perpétuellement à la merci d’une dénonciation », il changeait de nom régulièrement, avait-il raconté dans ses « Mémoires scientifiques — Un demi-siècle de biologie » (2003). François Gros a contribué, aux côtés des figures les plus éminentes de la recherche scientifique, à la naissance de la biologie moléculaire qui va bouleverser les sciences du vivant. « Les travaux de François Gros ont été déterminants dans la découverte de l’ARN messager. Éminent spécialiste de biologie moléculaire, il a ouvert la voie au développement de vaccins contre la Covid-19 », a écrit la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, sur son compte Twitter. « Son héritage est un immense espoir pour l’humanité ».

Il s’était lié d’amitié avec François Mitterrand, et avait été le conseiller scientifique de Pierre Mauroy, alors Premier ministre, puis de Laurent Fabius au début des années 80. Dans une déclaration, Jean-Pierre Chevènement indique que François Gros lui « avait apporté une aide précieuse dans l’organisation de grands colloques sur la Recherche et dans l’élaboration de la loi d’orientation et de programmation de la Recherche de 1982 ». « Je m’incline devant ce grand savant qui était aussi un humaniste », ajoute celui qui était à l’époque ministre de la Recherche et de l’Industrie.