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Prises en microspie électronique à balayage, ces spores, d'une grosseur d'une vingtaine de micromètres, sont dépourvues de leur contenu génétique. © Andrew Boa

"Utiliser la nature pour venir en aide à la nature !” résume Aimilia Meichanetzoglou lors d’un congrès à San Diego organisé par la Société américaine de chimie (ACS). Doctorante dans le laboratoire d’Andrew Boa à l’université de Hull (Royaume-Uni), elle présentait le 26 août les résultats de leurs expériences. La solution pour dépolluer l'eau : piéger les contaminants avec des grains de pollen et de spores hypoallergéniques.  

Dans leur étude, ils utilisent les grains spores de Lycopodium clavatum, une mousse qui pousse un peu partout, même sur des sols très pauvres. Les chercheurs se débarrassent alors de leur matériel génétique - à l’origine des réactions allergiques irritantes. Résultat : ils obtiennent des microcapsules vides, chacune entourée d’une enveloppe robuste. Composée de sporopollénine, un polymère biologique, elle fixe à sa surface les petites molécules, comme le diclofénac et le phosphate. En général, elles proviennent de produits pharmaceutiques, cosmétiques ou fertilisants “qui ne sont pas retirées dans les stations d’épuration des eaux usées déversées dans les rivières”, explique Aimilia Meichanetzoglou. La stratégie ne concerne donc pas l'eau potable, mais les eaux semi-traitées, tient à préciser Andrew Boa.

Non seulement les spores retiennent bien les particules à leur surface, mais ils s'avèrent aussi réutilisables”, remarque la doctorante. Même après deux lavages avec des solvants, les microcapsules préservent leur qualité d’éponge et nettoient efficacement les solutions contaminées. Andrew Boa espère exploiter cette nouvelle stratégie à une échelle locale, notamment dans les municipalités.